Par Abdelaziz Kacem
Hier, 3 avril 2021, en début de soirée, les chaînes TV égyptiennes, ont diffusé, en direct, un événement d’une exceptionnelle intensité émotionnelle et esthétique : La Parade dorée des Pharaons : 22 momies royales, (18 Pharaons et 4 reines), dont Ramsès II et Hatchepsout, sur des chars stylés à l’ancienne, sont transportées du Musée égyptien du Caire, place Tahrir, au tout nouveau Musée national de la civilisation égyptienne, à El-Fustat. Au seuil de l’édifice, le président Abdelfattah Es-Sissi est venu, solennellement, les accueillir.
Les rues du Caire n’oublieront pas de sitôt le spectacle époustouflant où rien n’a été oublié, costumes d’époque, musique envoûtante, lumières dominées par une représentation éblouissante du soleil constitutif de la foi égyptienne, 21 coups de canon. C’était grandiose, pharaonique… Un travail colossal qui a nécessité 4 mois de préparation.
Au musée même, en guise d’inauguration, l’orchestre symphonique du Caire où l’élément féminin, sans voile, est mis en évidence, a exécuté une composition tout aussi pharaonique. La voix de Mohamed Mounir, celles de ses coéquipières Riham Abdelhakim, Nesma Mahgoub et Amira Salem sont désormais indissociables d’une ambiance féérique à la mesure des millénaires flamboyants enjambés.
Parmi des vedettes telles que Yousra, Mouna Zaki, Nelly Karim, notre compatriote Hind Sabri a contribué aux festivités par une apparition brève mais très remarquée avec sa robe verte et son collier pharaonique.
Il va sans dire qu’un tel déploiement de royales somptuosités, n’était pas pour plaire aux Frères musulmans, qui n’arrêtaient pas de vouloir enterrer les momies, selon le rite islamique, après une conversion posthume, une façon efficace d’en finir avec les gloires obsédantes d’un passé, qui les renvoie à leur incommensurable médiocrité.
La superstition facebookienne s’est invitée à la fête, arguant de la terrible « malédiction des pharaons » : obstruction du Canal de Suez par un porte-conteneur ; un accident de train à Sohag, 18 morts ; effondrement d’un immeuble, 25 victimes. Et ce n’est peut-être pas tout…
La réalité est que l’Égypte débarrassée de ses obscurantistes a montré qu’elle pouvait encore voir et faire grand. Un tel événement aurait pu être endeuillé par un attentat islamiste d’envergure. Les autorités cairotes ont prouvé qu’elles maîtrisaient la situation. Bravo pour un aussi éclatant succès !
A.K