TUNIS – UNIVERSNEWS – Depuis un certain temps, les rencontres -presque quotidiennes- entre le président de la République Kaïs Saïed et sa cheffe du gouvernement, Najla Bouden, donnent l’impression que les deux têtes de l’exécutif semblent ne pas suivre la même voie et qu’il y a une certaine dissonance entre les «recommandations» du chef de l’Etat élu et ce qui se passe sur le terrain de l’action gouvernementales.
Certes, la cheffe du gouvernement à une obligation de résultats, mais au vu de la situation catastrophique actuelle du pays, tout le monde se demande si elle est, vraiment, consciente de l’Etat lamentable du citoyen et la dégradation de son pouvoir d’achat.
Jusqu’à maintenant, on peut affirmer qu’il n’y a pas de réalisations palpables ou visibles, du moins, de ce gouvernement depuis sa désignation et, même, l’accord avec le FMI est, encore, aléatoire… si on se réfère à « l’affaire de la signature du document officiel », par le pouvoir en Tunisie.
Sur le plan de l’information, ce n’est pas la gaité et on ne peut pas pavoiser, à tel point que les organisations et les instances qui ont eu la chance de se réunir avec la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, affirment qu’elles n’ont pas eu l’honneur d’être édifiées sur la totalité des mesures contenues dans le projet de loi des finances (PLF) pour l’année 2023.
Certains sont, même, allés à dire que le gouvernement veut « donner une légitimité à ce PLF, sans pour autant fournir la mouture finale aux concernés. D’ailleurs, le secrétaire général de la centrale syndicale s’est emporté, hier, dans son discours, contre le communiqué du ministère de Nemsia, à l’issue de la rencontre avec des membres et des experts de l’UGTT, ajoutant que le ministère a fait usage de la déformation des faits, pour que le peuple avale la pilule.
Il est allé, même, à appeler ouvertement à un remaniement ministériel, estimant qu’il pourrait être un moyen qui permettrait de dépasser la crise politique actuelle. Pour lui, le blocage politique actuel a eu des répercussions négatives sur l’économie et la relance économique.
Entre les recommandations du président de la République qui nie toute intention de lever les subventions et de céder les entreprises publiques et l’action du gouvernement qui agit de manière à montrer qu’il ne déviera pas de celles du FMI, tout citoyen peut se demander dans quelle galère on est en train d’embarquer le pays, alors que le pays ne peut pas se permettre de telles dérives.
Trompe l’œil ou dissidence, il n’a que l’avenir qui nous le dira… et ce n’est pas dans bien longtemps… Il faut juste attendre la fin de l’année pour être fixé !!!
Le pays a besoin de savoir où on le mène… et ce n’est pas la meilleure manière de le laisser dans l’ignorance de ce qui l’attend, surtout que la « surprise finale » risque d’être de mauvais goût et difficile à avaler. Le citoyen est conscient de la situation dans laquelle on se débat et il est prêt à consentir certains sacrifices – à condition qu’il y ait une justice sociale-, mais la communication, le dialogue et les discussions sont des éléments vitaux qui sont à même de nous sortir du pétrin, comme on l’a fait pas mal de fois dans le passé… mais, faut-il encore que tout le monde soit animé de bonne volonté et, surtout que la confiance règne !!!
Faouzi SNOUSSI