TUNIS – UNIVERSNEWS – Les prix du poisson connaissent une flambée, en dépit d’une production abondante. Lors d’une petite virée au niveau de plusieurs marchés de la capitale. La sardine et l’anchois, autrefois considérés comme le poisson du pauvre, ont atteint des prix qui n’obéissent à aucune logique : 5 à 6 dinars le kg. Les coryphènes (lambouka) frôlent actuellement les 26 dinars le kilo.
De tout le pourtour méditerranéen, la capture de ce poisson migrateur est unique à Mahdia. Les pêcheurs mahdois s’ingénient à fabriquer des sortes de radeaux flottants à partir de branches de palmiers. Les coryphènes rappliquent pour s’abriter du soleil et les pêcheurs ne font que les ramasser à tour de bras.
Certains consommateurs accusent les vendeurs de profiter de la demande accrue sur ce poisson pour réaliser des bénéfices. En transitant d’un revendeur à un autre, c’est la spéculation qui fait le jeu. «Chacun calcule son bénéfice comme il le souhaite. Il n’y a aucune règle dans ce secteur», prévient-on. Les enchères n’ont plus cours dans nos ports. Ces maîtres poissonniers ont pour clients les restaurateurs et les hôtels. Lorsqu’ils achètent une cargaison de poisson, ils la revendent presque entièrement à leurs clients. Ils ne laissent que des miettes pour les détaillants. C’est pour cette raison que les poissons bleus sont chers sur le marché».
Les prix du plus populaire des poissons bleus s’affolent ces jours-ci. «C’est du jamais-vu ! Naguère, on nourrissait les chats de sardines et aujourd’hui on ne peut même pas rêver de les voir dans nos assiettes. C’est incroyable ! Je n’aurais jamais imaginé que la sardine pouvait devenir aussi chère», s’écrie Mahmoud. Trop, c’est trop! Les ménages n’en peuvent plus. Ils font face, depuis le début de l’été, à une hausse conséquente et anormale des prix des légumes, des fruits, des viandes…
«Notre marge est la même. Les gens croient que ce sont les poissonniers ici qui font flamber les prix, mais c’est au marché de gros que ça se passe. Les intermédiaires spéculent énormément. Quand le poisson arrive chez nous vendeurs à l’unité, il est déjà trop cher», souligne Jamal. Au port de Beni Khiar, la réponse des mandataires et des pêcheurs est vite trouvée : c’est le mauvais temps. «Il a fortement venté ces deux dernières semaines. La mer était agitée et les conditions climatiques rendaient difficiles, pour ne pas dire impossibles, toutes les manœuvres de pêche en haute mer», expliquent-ils, tout en nous assurant que les prix reviendront à la normale dès que la tempête s’apaisera.
M.S.