Khaled Chelly, président-directeur général de Tunisair, est revenu sur le plan de restructuration de la compagnie aérienne nationale, et ce, lors de la dernière AGO.
Ainsi, il a affirmé que le plan de restructuration a été préparé en octobre 2021 et a été soumis au Conseil d’administration, au ministre du Transport et à une commission interministérielle. Il se focalise sur les piliers suivants : une nouvelle stratégie commerciale, une restructuration financière et sociale et une refonte du mode de la gouvernance.
En effet, M. Chelly a précisé que la nouvelle stratégie commerciale sera basée sur les réalisations de 2019. A cet égard, Tunisair a révisé ses lignes. Seules les lignes bénéficiaires ont été préservées et celles déficitaires ont été déprogrammées.
Ainsi, un redimensionnement de la flotte est programmé afin de travailler plus avec moins de moyens : 15 avions en 2022 qui seront portés à 17 en 2023 puis à 19 en 2028. S’ajoute à cela une homogénéisation de la flotte avec deux A330, et le reste des A320 néo et les Boeing 737-600 vont être cédés, et ce, dans le but d’atteindre une moyenne de 12 heures de vol par jour avec un gain de kérosène et effectuer des vols vers l’Afrique.
Également, M. Chelly a indiqué que la compagnie envisage un programme de digitalisation et de refonte totale du système, et se focalisera sur le développement du fret, notamment, avec la création d’une société dédiée au fret d’ici 2024.
Pour la restructuration financière, le PDG a déclaré qu’il concerne le rééchelonnement des créances : 75% des crédits bancaires ont été rééchelonnés, à part certaines banques privées qui n’ont pas accepté. La SNDP, la CNSS et certains fournisseurs ont aussi accepté le rééchelonnement de leur dette.
Afin de baisser les coûts inhérents, il a souligné que la compagnie louait en France un local qui lui coûtait 500.000 euros par an. Une stratégie qui a été suivie dans les autres représentations.
Dans le même sillage, Tunisair envisage une augmentation de capital social, après l’adoption du plan de restructuration par un Conseil ministériel et consultation du Conseil d’administration. Cette opération d’augmentation sera effectuée en 2022 en deux phases. La première sera une augmentation de capital par l’Etat avant de faire appel aux épargnants et actionnaires dans une deuxième phase. Sachant que la compagnie est à la recherche d’un partenaire stratégique.
Au volet social, Khaled Chelly a rappelé qu’en 2012, la compagnie disposait de trente appareils et le groupe Tunisair employait 8.400 personnes. Il a rappelé qu’il y a un référentiel qui indique que les compagnies lowcost devraient avoir entre 80 à 100 employés par avion et que les compagnies normales devraient avoir de 120 à 180 employés par avion. En 2013, un plan social a été décidé concernant 1.700 employés. En ce sens, l’Etat avait accepté de donner un certain montant mais le litige concernait la prise en charge par l’Etat des cotisations CNSS, ce qui a été refusé par la caisse sociale.
Toujours selon le PSG, le groupe Tunisair compte aujourd’hui 6.950 employés (1.450 employés étant partis à la retraite), la société Tunisair-S.A compte 3.200 employés et dispose de quinze avions. Objectif : parvenir à un ratio de 120 employés par avion. Notant que plusieurs employés dont l’âge dépasse les 55 ans veulent partir et que la société veut le départ de plus de 500 employés de la tranche d’âge entre 45 à 55 ans.
S’agissant de la refonte du mode de gouvernance, le responsable a rappelé que Tunisair est la seule entreprise publique qui fait face à une concurrence nationale et internationale.
En fait, la société doit avoir un mode de gouvernance adapté à son activité. L’Etat a, en effet, donné son accord pour la simplification des procédures d’achat. Il y aura également une séparation entre les postes de président du Conseil d’administration et de directeur général ainsi qu’un projet de nomination d’administrateur.
I.Z.