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Tunisair Handling supporte, chaque année, une perte de 20 Millions de dinars uniquement sur l’aéroport de Monastir
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L’aéroport de Monastir est déficitaire et pèse lourd sur la trésorerie de Tunisair Handling puisqu’une partie du chiffre d’affaires va à TAV Tunisie
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Tunisair qui se trouve malheureusement obligée de supporter un déficit supplémentaire, tout à l’aéroport de Tozeur, à Gafsa ou encore à Tabarka
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Tunisair ne voit comme solution pour toutes les entreprises publiques et surtout celles à vocation commerciale, que de séparer la gestion de la politique
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De par son domaine d’activité, Tunisair est parmi les sociétés les plus fragiles. Et tout changement de loi ou d’environnement, dans le pays ou ailleurs lui serait fatal.
TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF) – Tunisair Handling, filiale de la compagnie aérienne nationale supporte chaque année, une perte de 20 Millions de dinars uniquement sur l’aéroport de Monastir, monopolisé jusqu’à présent par Handling. C’est une autre charge qui devrait être finalement, supportée par Tunisair, laquelle se trouve aussi accablée par une structure très lourde et des charges fixes déjà très élevés et impactant directement sa rentabilité.
Dans le détail, l’aéroport de Monastir est déficitaire et pèse lourd sur la trésorerie de Tunisair Handling puisqu’une partie du chiffre d’affaires va pour TAV Tunisie, filiale de TAV Airports, une société turque qui opère dans la construction et l’exploitation d’aéroports et qui exploite les aéroports d’Enfidha-Hammamet et de Monastir dans le cadre d’une concession avec l’OACA.
En effet, le contrat de concession prévoit que Tunisair handling va pour la TAV, mais pour des considérations politiques, le gouvernement a décidé de garder l’activité de Tunisair Handling moyennant le paiement d’une redevance à la TAV représentant près de 75% du montant facturé aux compagnies étrangères. Du coup, Tunisair perd chaque année, pour sa plateforme de Monastir uniquement, 20 Millions de dinars au profit de la TAV.
Pour justifier cette décision, l’administration tunisienne a reformulé son intention de préserver les 500 postes d’emploi.
Suite à cette situation déficitaire qui l’accable, Tunisair voulait d’ailleurs, depuis 2019 abandonner son activité à Monastir. Selon Tunisair, il s’agit d’une filiale qui n’est pas rentable pour Tunisair qui se trouve malheureusement obligée de supporter un déficit supplémentaire, tout à l’aéroport de Tozeur, à Gafsa ou encore à Tabarka.
Ce dernier est fermé depuis 10 ans.
Face à cette situation, Tunisair ne voit comme solution, d’ailleurs, pour toutes les entreprises publiques et surtout celles à vocation commerciale, que de séparer la gestion de la politique sinon rien ne changera et aucun plan de réforme n’aboutira. Outre, le changement des règles, le renforcement de l’autonomie et l’instauration d’une bonne gouvernance.
Dans le monde entier, la majorité des entreprises publiques travaillent sans l’ingérence de l’Etat et c’est ça vraiment ce que nous devons faire en Tunisie. Il faut également éliminer les ingérences politiques dans la gestion de ces entreprises dites commerciales comme le cas de Tunisair qui est confrontée à une double réglementation, celle propre à la Tunisie et celle des pays étrangers.
Ainsi, de par son domaine d’activité, Tunisair est parmi les sociétés les plus fragiles. Tout changement de loi ou d’environnement, dans le pays ou ailleurs lui serait fatal. Le moindre risque aussi peut la mettre dans un processus de tout effacer pour recommencer surtout pour le cas de Tunisair dont le plan d’assainissement financier tarde encore à voir le jour.
Juste à titre d’exemple, Royal Air Maroc a fait pratiquement trois plans d’assainissement social et, à chaque fois, elle change de modèle.