La Tunisie a entamé le 3 mai courant, à Washington, des négociations avec le FMI, sur un nouveau programme de réforme prévoyant notamment, le parachèvement de la libéralisation extérieure de l’économie tunisienne.
Selon le document relatif aux réformes à mettre en œuvre dans le cadre du nouveau programme avec le FMI, préparé par les équipes de la présidence du gouvernement, du ministère de l’Economie et de la BCT, la Tunisie cherche au cours de ces négociations à « s’assurer d’un soutien financier ciblé de la part du Fonds, pour accompagner les séquences de libéralisation (extérieure) les plus délicates ».
Dans cette dynamique de réforme, le plan stratégique triennal de la BCT a inclus un nouveau projet visant une plus grande efficience du mode de gouvernance de sa politique monétaire, à travers un cadre normatif répondant aux meilleures pratiques internationales, axé sur l’inflation. Le plan a aussi, intégré un autre axe de réforme portant sur la refonte de la réglementation des changes dans le sens de la libéralisation totale des relations financières avec l’extérieur, en concertation avec le gouvernement.
Pour ce qui est des séquences de libéralisation les plus délicates, il s’agit notamment de celles portant sur le compte capital, vu les risques qu’elles peuvent occasionner sur la stabilité des changes et les réserves en devises.
Le document évoque également la mise en place par la BCT « d’un système d’alerte précoce », permettant « l’identification d’indicateurs précoces ou précurseurs et la construction de systèmes performants d’alertes avancées », afin de prévenir « les risques et les crises systémiques ».
L’Institut d’émission envisage également, la mise en place « d’un cadre de stress testing » et de simulation des crises financières », pour appréhender les risques d’exposition du système bancaire tunisien à des chocs macroéconomiques « affectant en particulier la croissance, la volatilité de l’inflation, le taux d’intérêt et le taux de change ».
Il s’agit aussi, pour la BCT de mettre en place les jalons d’une stratégie claire axée sur le ciblage de l’inflation. Cette orientation peut se justifier par le fait qu’une inflation élevée réduit la compétitivité de l’économie, exerce des pressions sur la balance des paiements et par suite sur le taux de change. Un meilleur ancrage des anticipations et une coordination des politiques économiques devraient fortement contribuer à l’efficacité de la politique monétaire, à la stabilité macroéconomique et à une croissance saine et durable, lit-on dans ce document
Une délégation tunisienne présidée par le ministre de l’Economie, des finances et de l’appui à l’investissement séjourne à Washington du 3 au 8 mai 2021, pour négocier un nouveau programme de réforme avec les institutions de Bretton Woods, principaux bailleurs de fonds du pays. Cette dernière est composée notamment du gouverneur de BCT, des conseillers économiques du chef de gouvernement Hichem Mechichi et du président de l’UTICA.