TUNIS – UNIVERSNEWS – Une lueur d’espoir commence à percer, concernant un imminent accord avec le Fonds monétaire international (FMI), mais voilà que le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) chamboule la donne, avec un discours enflammé autour du pouvoir d’achat du citoyen, du SMIG et de la politique économique du gouvernement de Najla Bouden.
Taboubi a tiré à boulets rouges sur les pénuries qui mettent les citoyens devant le fait accompli pour supprimer la compensation, surtout que le citoyen mis devant le fait accompli, accepte de payer au prix fort les produits de première nécessité. Il a souligné qu’un coup d’arrêt au système de compensation dans la conjoncture actuelle ne ferait qu’accroître les difficultés des citoyens et attiser les tensions. «On parle de lever la compensation alors que le salaire minimum est de 400 dinars, il faudrait qu’il soit à mille dinars au minimum. Avec le niveau actuel des rémunérations on évoque la levée de la compensation, c’est se moquer des Tunisiens. J’ai déjà alerté sur cela, surtout que là on s’en prend au pain des gens» a-t-il ajouté.
Taboubi a expliqué que le citoyen est réduit au constat des pénuries des produits de première nécessité, ajoutant que « beaucoup évoquent le monopole et la spéculation, ce qui est, peut-être vrai en partie, mais la vérité est qu’on veut nous habituer à ces prix qui augmentent dès la réapparition de ces produits sur le marché».
Selon certains analystes, le FMI aurait, apparemment, abandonné certaines conditions de nature politique, telles que la nécessité d’un soutien explicite de l’UGTT au programme de réformes structurelles qui accompagnera les prêts financiers, d’autant plus que les augmentations fréquentes des prix du carburant constituaient des étapes dans le démantèlement proprement dit du système des subventions.
Un nouveau round de négociations entre le gouvernement tunisien et le Fonds monétaire international aurait lieu cette semaine, à Washington. Et il ne serait pas possible que les experts du Fonds ne prennent pas en compte ces déclarations enflammées de Noureddine Taboubi qui semble déçu par le comportement de Kaïs Saïed et de son gouvernement.
La délégation tunisienne sera composée du gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi, de la ministre des Finances, Sihem Nemsia Boughdiri, du ministre de l’Economie, Samir Saïd, en en plus d’un certain nombre d’experts.
F.S.