TUNIS – UNIVERSNEWS – La composition de l’équipe gouvernementale et de conseillers qui accompagnait Kaïs Saïed lors de sa rencontre, hier matin, avec la délégation européenne a retenu l’attention. Cela est dû à l’absence de deux personnalités qui jouent un rôle dans la gestion de la politique financière de l’Etat, notamment dans les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), à savoir la Première ministre Najla Bouden et la ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemsia, sachant que la présence de Bouden s’est limitée au côté protocolaire, sans assister à la séance officielle…!!!
Cette absence, qui ne saurait être un hasard, s’explique par la volonté de Kaïs Saïed de faire passer plusieurs messages. Le premier pour la délégation européenne est que la rencontre qui n’a pas vocation, de son point de vue, à faire avancer les négociations dans l’impasse avec le Fonds monétaire international.
Il y a un autre message, c’est qu’il est le seul décideur dans tous les dossiers, surtout ceux qui ont une dimension externe. L’absence de Najla Bouden et de Nemsia est aussi un message de mécontentement vis-à-vis de la cheffe du gouvernement dans la gestion du dossier financier par la ministre des Finances, comme le confirment les rumeurs sur la possibilité pour Saïed de limoger la ministre des Finances et d’accentuer la pression sur Bouden, objet de critiques accrues, même chez les milieux considérés comme proches du président de la République et de ses orientations.
Il est utile de mentionner ici que certaines de ces voix considèrent que Najla Boudin a mal géré les négociations avec le FMI et était plus proche des « diktats » du fonds, que Kaïs Saïed s’entête à rejeter catégoriquement.
En revanche, la présence du ministre de l’Economie, Samir Saïd, a soulevé plus d’une question, et il a exprimé ouvertement son désaccord avec le président de la République, que ce soulignant la nécessité d’un prêt de Fonds à un moment où Kaïs Saïed minimisait ce besoin, ou sur la possibilité d' »alternatives ».
Il est clair que Kaïs Saïed s’appuie dans la gestion du dossier du FMI sur une politique par étapes, en gagnant du temps et en s’efforçant de transférer la pression sur les parties adverses, et qu’il s’apprête à provoquer des changements au niveau du gouvernement qui vont dans cette voie, si bien que la plus grande question reste de savoir dans quelle mesure Saïed a les moyens de réaliser sa politique… !!!
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