TUNIS – UN/AGENCIES – Malgré des engagements contraires, la plateforme bien connue a promu pendant cinq ans la propagande américaine pour le Moyen-Orient avec de fausses accusations contre l’Iran !, selon le site Intercept.
Le réseau social travaille avec le Pentagone depuis au moins cinq ans pour renforcer les positions de ce dernier au Moyen-Orient, permettant à ses faux comptes de promouvoir des récits pro-américains. Comme l’a révèle hier le site Intercept, Twitter avait secrètement créé une « liste blanche » spéciale de comptes gérés par le Commandement central du Pentagone (CENTCOM) qui étaient exempts de spam ou d’avertissements d’abus, leur donnant une plus grande visibilité sur la plateforme.
Twitter a discrètement introduit la fonctionnalité en 2017, à la suite d’une demande des responsables militaires américains d’améliorer la visibilité de 52 comptes en langue arabe qui étaient utilisés pour « amplifier certains messages ».
Ces « comptes prioritaires » du CENTCOM ont promu des informations à l’appui des récits militaires américains, y compris la critique de l’Iran, le soutien à la partie saoudo-américaine dans la guerre au Yémen et la haute précision des frappes de drones américains.
Le but de toute l’opération était d’influencer et de façonner l’opinion publique au Yémen, en Syrie, en Irak, au Koweït et dans d’autres pays du monde arabe. Entre autres choses, certains de ces comptes ont accusé l’Iran de « menacer la sécurité de l’eau en Irak et d’inonder le pays de crystal meth », tandis que d’autres ont promu des allégations selon lesquelles l’Iran prélève et prélève des organes sur des réfugiés afghans !
Les comptes en question lors de leur lancement étaient ouvertement liés au gouvernement américain. À un moment donné, cependant, le Pentagone a décidé de changer de tactique et a commencé à cacher sa relation avec certains d’entre eux. CENTCOM, selon Intercept, a caché le véritable propriétaire des comptes, en utilisant parfois de fausses photos de profil et de faux CV, donnant l’impression que les responsables étaient des ressortissants du Moyen-Orient. Cette pratique constitue le type de manipulation de plate-forme à laquelle Twitter s’est publiquement opposé en n’autorisant pas les entreprises d’influence trompeuses soutenues par le gouvernement.
Les révélations étaient basées sur les archives d’e-mails et de documents internes de Twitter (Twitter Files), auxquels l’Intercept et une poignée de journalistes de médias non officiels ont eu accès pendant une courte période la semaine dernière. La fuite a été ordonnée par Elon Musk, qui a affirmé que « l’idée générale derrière cette décision est de mettre en évidence tout ce que Twitter a fait de mal dans le passé ».