TUNIS – UNIVERSNEWS (Migration) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a révélé mardi l’existence d’un charnier dans le Sahara à la frontière tuniso-libyenne. Cette découverte succède à la découverte, précédemment, d’au moins 65 migrants sur un autre site plus tôt cette année.
Volker Türk a condamné les violations contre les migrants et les réfugiés en Libye, au Sahara et dans le sud de la Méditerranée, soulignant l’implication d’acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux dans la traite des êtres humains, la torture, l’extorsion, la famine, la détention et les expulsions massives.
Des rapports précédents confirmaient l’implication de l’Union européenne, avec ses associations et ses fonds, dans la question des migrants d’Afrique subsaharienne pour les empêcher d’atteindre l’Europe.
Il est à noter que la Tunisie est l’une des régions ciblées pour être transformée en centre pour les migrants d’Afrique subsaharienne, et la preuve vient des régions d’El Amra et d’El Haffara (gouvernorat de Sfax) qui sont inondées par les migrants subsahariens.
Le chef des droits de l’homme a en outre dénoncé l’« escalade » des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées et des violations liées à la détention, en Libye. Le ciblage des opposants politiques et des voix dissidentes dans tout le pays s’est accéléré depuis la fin du mandat de la mission d’enquête indépendante.
Bien que le chiffre soit probablement plus élevé et que les arrestations se poursuivent, l’ONU a ainsi vérifié au moins 60 cas de détention arbitraire de personnes qui exerçaient pacifiquement leur droit d’exprimer leurs opinions politiques. Dans certains cas, la détention a été suivie d’une exécution extrajudiciaire.
Cette répression inflige de grandes souffrances aux personnes concernées et à leurs familles, dont certaines ont elles-mêmes été victimes d’arrestations et de détentions arbitraires. « L’absence persistante de reddition des comptes pour ces violations et abus commis il y a 13 ans reste l’un des obstacles majeurs à la réconciliation aujourd’hui, et sert de moteur au conflit », a regretté le Haut-Commissaire.