Les gilets jaunes (GJ) mettront en avant, ce samedi 2 février 2019, les centaines de manifestants blessés, surtout ceux qui le sont grièvement, pour protester contre l’« usage récurrent et disproportionné de la force » des agents de maintien de l’ordre.
Ce mouvement social, qui se dit pacifiste, dure depuis plus de deux mois. Les débordements provoquant des échauffourées avec la police souvent à l’initiative de marginaux et/ou extrémistes du mouvement, ont emmené les autorités à faire appel, en plus des armes classiques de maintien de l’ordre, aux armes tant décriés par les manifestants que par le Défenseur des droits: les lanceurs de balle de défense (LBD) et les grenades lacrymogènes GLI-F4. L’usage de ces derniers a provoqué beaucoup de dégâts au sein des manifestants qui se comptent par centaines.
Des manifestants ont perdu un œil touché par des tirs LBD, une main emportée par l’explosion de grenades lacrymogènes GLI-F4 et d’autres blessés par des projectiles de grenade de désencerclement DMP. Samedi dernier, à la fin de la manifestation parisienne, Jérôme Rodrigues, l’une des figures emblématiques du mouvement, a été grièvement touché à l’œil et sérieusement blessé.
Pour cette raison, l’acte XII est présenté par les organisateurs du mouvement comme étant une « marche blanche » dans le « calme » en hommage « aux blessés et aux mutilés victimes de la violence policière » et pour réclamer l’interdiction de ces armes tout en continuant à afficher haut et fort leurs revendications du départ portant sur de nombreux domaines tel le prix des péages en passant par l’éducation (ex. maximum de 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale), les salaires (ex. Smic à 1300 € et salaire maximum à 15 000 €), ou encore l’isolation des logements…et principalement le Référendum populaire (R.I.C) qui doit entrer dans la Constitution.
Malgré cette grogne qui perdure le président Macron, qui compte beaucoup sur l’essoufflement du mouvement en utilisant (avec une certaine malice dans le maniement du bâton et de la carotte il faut le dire), la « force policière » et sa nouvelle loi « anticasseurs » d’un côté et le « grand débat » de l’autre, n’est pas prêt à plier mais il prend le grand risque d’attiser encore plus la “rage antisystème” de ces « GJ » qui tissent, de jour en jour et localement , des liens avec les militants syndicaux qui pourront forcer leurs syndicats respectifs (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, Unsa, et FSU) à rejoindre la lutte protéiforme du mouvement des « GJ » …et une possible convergence dans la lutte !
Faut-il rappeler à Monsieur Macron que La France est un pays coutumier des épisodes de violence telles les révolutions de 1789, 1830, 1848, de la Commune de Paris de 1871, du soulèvement étudiant de mai 1968 ou des émeutes de banlieue de l’hiver 2005…Est-ce le prélude d’un février, mars, avril ou mai 2019 ???
(Paris. De notre correspondant particulier Mongi Hazgui)