TUNIS – UNIVERSNEWS – Une année entière s’est écoulée depuis l’arrestation du jeune réalisateur de cinéma et de télévision Issam Bouguerra, accusé d’avoir consommé du « zatla »(cannabis) sans procès et sans déterminer formellement l’accusation.
Il n’est ni un criminel, ni même un revendeur de drogue, alors que des criminels de tous acabits et des plus endurcis circulent librement et sans être inquiétés, par les services sécuritaires ou la justice. Même les dossiers des spéculateurs et des extrémistes sont, parfois, traités d’une autre manière, alors que, pour ce réalisateur, tout va de travers, et il croupit, toujours en prison, sans qu’aucun verdict n’ait été prononcé à son encontre.
Ironie du sort, son incarcération arrive tout juste en concomitance avec le couronnement de son film « Papillon », dans de nombreux festivals du cinéma, à l’étranger.
En signe de protestation contre le traitement judiciaire de son affaire, Issam Bouguerra était, même, entré, vendredi 25 mars 2022, en grève de la faim sauvage, selon la famille du détenu, en faisant porter la responsabilité de l’effondrement de sa sécurité physique et psychologique à l’Etat tunisien. Rien n’y fait, et les choses trainent en longueur, comme si c’est fait, volontairement, et dans un but bien déterminé.
Issam Bouguerra est un cinéaste talentueux et on aurait dû régler sa situation, rapidement, surtout qu’on a trop parlé de la dépénalisation de la consommation de cannabis, depuis la révolution, sans qu’on agisse en connaissance.
Ce jeune tunisien n’est ni un criminel, ni, même, un dealer… Il ne blanchit pas d’argent. Son ordinateur, son téléphone et son compte bancaire ont fait l’objet d’un examen minutieux et d’un inventaire durant des semaines, et ils n’ont rien trouvé pour le condamner. Pourtant, il est en prison depuis un an et privé de la réalisation de son long métrage, qui a reçu une subvention du ministère de la Culture.
C’est la meilleure manière pour tuer les talents et qu’on brise les rêves d’un jeune réalisateur se sont effondrés sur les murs de la prison.
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