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« Comparant le peule libyen à un groupe de tribus, Saïed l’a traité avec dédain et commis une vraie bavure »
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L’attitude de Saïed peut être résumée par le proverbe tunisien : « جاء يطبها ياخي عماها»
Encore un enregistrement fuité qui a fait sensation après sa publication, aujourd’hui lundi 29 juin 2020, par Radio Mosaïque Fm, concernant des propos attribués à Rached Ghannouchi lors de la dernière réunion du Conseil de la Choura tenue à Hammamet.
Révélées par Elyès Gharbi sur Midi show, les révélations ont été catégoriquement démenties par Abdelkrim Harouni qui croyait toujours compter sur le principe de « votre parole contre la mienne » et croyant qu’il était impossible d’avoir une preuve tangible. En effet, face aux allégations quant à de sévères critiques voire des propos de dédain tenus par Ghannouchi à l’égard du chef de l’Etat, M Harouni a assuré qu’il s’agit de colportage tout en conseillant à la radio de bien revoir sa source.
« Je vais faire mon enquête et voir qui a fait passer une pareille intox avec de prendre les décisions qui s’imposent », a indiqué en substance le président du Conseil de la Choura.
Qu’à cela ne tienne. Radio Mosaïque a rendu public, le streaming du passage en question de Ghannouchi dans lequel il dit expressément : «Kaïs Saïed a parlé de choses qu’il ignore lorsqu’il a comparé la situation en Libye à celle prévalant en Afghanistan et proposé l’approche d’un Conseil des tribus, ce qui a été considéré par les Libyens comme une marques de dédain en vers eux… »
« Et en considérant le peuple libyen comme juste un groupe de tribus est pris par les Libyens comme étant un grand mépris… »
Pour décrire l’attitude de Saïed, « le président d’Ennahdha a cité le proverbe voulant dire : «au lieu de remédier à un mal, il n’a fait que l’empirer », sachant qu’il ne s’est pas rappelé la phrase en entier, ce qui a poussé l’un des présents à le lui rappeler… ».
Rached Ghannouchi a parlé de certaines tentatives, le jour de la célébration de l’anniversaire de la création de l’Armée nationale, pour convaincre le président de la République de la nécessité de rectifier le tir en vue remettre les relations entre la Libye et la Tunisie dans leur vrai contexte, car les Libyens sont trop mécontents de ses déclarations lors de sa visite de travail en France… »
Et à Ghannouchi de rappeler que « les plus grands intérêts de la Tunisie sont avec la Libye et qu’il fallait, par conséquent, les préserver… ».
Cet incident, prouve que le parti islamiste, réputé pour être hermétique, semble être, à son tour, infiltré avec cette fuite « majeure » qui met carrément Ghannouchi en porte-à faux avec Kaïs Saïed. Et les réactions des deux côtés sont attendues et pourraient envenimer, davantage, les rapports déjà tendus entre les deux présidences…
Noureddine HLAOUI