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La souveraineté alimentaire prend en considération trois volets : la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique
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Le Conseil supérieur de la souveraineté alimentaire doit également apporter une réponse claire sur le type d’agriculture et d’agriculteur dont nous avons besoin
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Le secteur de l’élevage, dans la majorité des exploitations (les plus petites en particulier), demeure très fragile et vulnérable à n’importe quelle crise
TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – Bien qu’il s’agisse d’une tâche extrêmement complexe, la sécurité alimentaire ne cesse, en Tunisie, de préoccuper les esprits. Sommes-nous en mesure d’atteindre cette sécurité ? Quelles stratégies et quel chemin économique doit-on emprunter ? La réponse ne sera pas aussi simple que nous le croyons devant les crises successives aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale et les changements climatiques qui ont mis en péril les principaux secteurs producteurs de la Tunisie notamment agricole et agroalimentaire. De ceci émane déjà l’initiative de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) portant sur la création d’un Conseil supérieur de la souveraineté alimentaire.
Les travaux achevés dans une semaine
Dans une déclaration, lundi 27 Mai 2024, à Universnews, Nasser Amdouni, adjoint du président de l’UTAP, chargé de l’information, a annoncé qu’un projet de loi portant sur la création de ce Conseil est en cours de préparation par l’UTAP et que les travaux y afférents devront s’achever dans une semaine au plus tard. Par la suite, ce projet de loi devrait être soumis à la présidence de la République pour approbation.
Il, a par ailleurs, expliqué que la souveraineté alimentaire prend en considération trois volets : la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique : «Nous voulons que l’action soit une politique de l’Etat», a indiqué Amdouni, appelant ainsi à reconstruire tout en se basant sur des programmes et une approche participative et préventive.
Eviter la politique au jour le jour !!!
Outre cette stratégie qui devrait être basée sur des programmes, il a appelé à éviter de gérer les affaires du secteur agricole au jour le jour et de n’intervenir que dans les cas d’urgence : «Nous avons besoin d’une stratégie et d’une vision globale permettant de trouver des solutions radicales et structurelles et pas de solutions conjoncturelles à certaines problématiques revêtant un caractère d’urgence», a-t-il dit.
L’adjoint du président de l’UTAP a d’autre part assuré que le Conseil supérieur de la souveraineté alimentaire doit également apporter une réponse claire sur quel type d’agriculture et d’agriculteur avons-nous besoin en Tunisie : « Avons-nous besoin d’un partenaire stratégique, d’un acteur économique ou d’un cas social qu’il faut encadrer !», s’est exclamé Amdouni.
Il a par ailleurs indiqué que la sécurité alimentaire requiert un ensemble de conditions. La plus importante est que cette sécurité soit inscrite dans un processus continu sans interruption et sans arrêt, rappelant que durant les années 90, la Tunisie a atteint une autosuffisance en lait contrairement à aujourd’hui où le déficit devient très important suite à une baisse considérable de la production. De plus, selon lui, le système d’élevage, dans la majorité des exploitations (les plus petites en particulier), demeure très fragile et vulnérable à n’importe quelle crise, locale ou internationale.
Pas d’autosuffisance avec l’importation
Nasser Amdouni a en outre indiqué qu’on ne peut pas aujourd’hui parler d’autosuffisance, ni en céréales, ni en médicaments ou encore en alimentation alors que la proportion d’importation dans ces trois secteurs demeure très importante, avant d’expliquer que certains secteurs et branches d’activités ne peuvent plus aujourd’hui exister sans importation et risquent de se détériorer davantage si un jour on arrêtera l’importation.
Il a également indiqué que le Conseil va aussi travailler, mis à part l’autosuffisance, sur l’amélioration de la qualité des produits tunisiens.
Selon lui, les produits tunisiens doivent bénéficier d’une bonne capacité concurrentielle pour pouvoir pénétrer le marché international. « Une fois que la Tunisie atteint l’autosuffisance escomptée, on va se concentrer au sein du Conseil sur l’amélioration de la qualité du produit local dans l’objectif de lui donner une bonne visibilité à l’échelle internationale», a-t-il dit.
Sur un autre volet, Nasser Amdouni a fait remarquer que la production végétale et animale ne cesse de dégringoler en Tunisie. Cette baisse a été constatée depuis environ 5 ans et les changements climatiques sont la principale raison.
Cette situation qu’il a qualifiée d’exceptionnelle nécessite, selon lui, des mesures exceptionnelles et une stratégie qui prend en considération tous les facteurs endogènes et exogènes.