Par Mustapha MACHAT
Au cours des dernières années la Tunisie vit au rythme des turbulences et des incertitudes. Le doute semble s’installer et le marasme continue d’impacter autant les budgets que les esprits.
Les tunisiens vivent un présent difficile et ont peur d’un futur incertain.
Ils rêvent, à fort juste titre d’une autre Tunisie à la hauteur de leurs ambitions. Ils sont nostalgiques d’un legs bourguibien et d’une période de croissance et de confort social ; celle des années quatre-vingt….
Le rêve d’une autre Tunisie suppose nombre de préalables. La Tunisie a, aujourd’hui et plus que jamais besoin d’un ETAT fort qui sait défier les difficultés plutôt que de les contourner à travers des mesurettes stériles ou encore des attitudes populistes de bas étage.
Un ETAT qui sait être en symbiose avec ses missions régaliennes les plus élémentaires telles que la protection de ses citoyens, le système éducatif, la santé et les infrastructures de base…
Un ETAT qui sait coller aux aspirations sociales, culturelles et économiques des Tunisiens tant il est vrai qu’un régime de démocratie, de liberté et de droits ne peut s’édifier sur les frustrations de ses populations.
Un ETAT qui sait faire du travail une valeur sacrée.
La Tunisie a tant besoin de rompre avec un amateurisme dans la gouvernance de tous les dossiers qui engagent son avenir. Cet avenir qui se détermine aujourd’hui même.
La Tunisie a tant besoin de mobiliser ses compétences souvent déçues par des attitudes de marginalisation enfantées par une mouvance « révolutionnaire » trop controversée.
La Tunisie a tant besoin que les initiatives soient libérées en vue de permettre à ses responsables et autres acteurs de la scène nationale d’être de véritables visionnaires qui savent anticiper les tendances du futur et identifier les meilleures opportunités pour le pays.
La Tunisie a tant besoin de partir en guerre, avec audace contre les lois obsolètes qui continuent à paralyser les esprits autant que les outils de production.
La Tunisie a tant besoin d’un climat d’affaires qui sécurise le capital et rassure les investisseurs sachant que les investissements directs ou immatériels sont les véritables générateurs de richesses et de croissance économique et plus encore de confort social.
L’existence d’une multitude d’atouts milite incontestablement pour une autre TUNISIE. Son positionnement géostratégique, la qualité de ses compétences, la richesse de son patrimoine culturel et l’abondance de ses partenariats étrangers…le rêve d’une autre Tunisie ne peut se réaliser qu’au prix de l’audace et de la persévérance.
Ainsi le slogan cher à Fadhel ABDELKAFI, Président d’Afak Tounes : « BIJARRATI QALAM » est réalisable et n’est certainement pas utopique.
Il est toutefois évident- et là tout le monde en conviendra certainement- l’on ne peut reconstruire cette autre Tunisie avec ceux qui ont, dix ans durant détruit les fondements d’un pays orienté vers le modernisme, ceux qui ont déstructuré l’administration tunisienne en l’inondant par les incompétents de l’amnistie générale et ceux qui ont bafoué l’intérêt général pour favoriser les intérêts personnels et partisans étriqués. Ceux qui considèrent la Tunisie une simple « GHANIMA ».
Mustapha MACHAT