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En avouant avoir négligé l’influence de Kamel Letaïef, Fakhfakh aura fait preuve de naïveté politique
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L’ancien patron de la Kasbah, toujours aussi « looser », revanchard, et prétentieux
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Il a qualifié Chawki Tabib de « danger » pour l’INLUCC et la Tunisie alors qu’il l’avait encensé sur le livre d’or de l’Instance
On attendait avec curiosité la rencontre télévisée réalisée par Lotfi Abdelli avec l’ex- chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh lors de l’émission « Abdelli Showtime », dans la soirée d’hier jeudi 1er octobre 2020 sur la chaîne Attessiâ, la même qui a été à l’origine de la révélation du scandale du conflit d’intérêts dans lequel s’est empêtré le même Fakhfakh.
« Looser » à souhait, Fakhfakh a continué à faire preuve de prétention et d’arrogance sans égales. Il demeure convaincu qu’il est le Tunisien le plus propre du pays et qu’il le politicien le plus compétent et qu’il a été empêché de mener son « projet à bon port par des complots » tramé par ses adversaires politiques et par des personnes corrompues.
A noter que cette interview, politique par excellence, d’une durée de près de deux heures dans une émission, théoriquement de variété, constitue un événement inhabituel. Et nous sommes curieux de voir si cette même émission va continuer sur cette même lancée d’interviews politiques, car franchement, les observateurs s’interrogent, déjà, sur cette faveur accordée à Fakhfakh pour passer dans une émission de talk show de grande écoute.
Pour revenir au contenu, force est de constater que l’objectif évident de l’interview est de blanchir Fakhfakh et de redorer son blason, alors que de l’avis de tous, l’homme est fini politiquement au vu des bourdes qu’il a commises.
Sinon, comment expliquer, les décisions « revanchardes et rancunières » prises alors qu’il était démissionnaire et tout simplement chargé de gérer les affaires courantes sans oublier les multiples actions de nominations, de limogeages et de règlements de comptes sans justifications et sans motifs à part la vengeance, ce qui a fait dire aux politiciens avertis et responsables, qu’il s’agit de « gamineries ».
Pire encore, Fakhfakh a commencé son interview par une contre-vérité en affirmant qu’il avait été proposé au poste de chef du gouvernement par Tahya Tounès et Attayar. Or, la vérité est qu’Attayar n’a jamais donné le nom d’Elyès, comme l’appelait hier Lotfi Abdelli. En réalité, quand on a évoqué le nom de Fakhfakh, Attayar a dit, sans insister, qu’il ne s’y opposerait pas. La nuance est énorme !…
Ensuite, Fakhfakh s’est mis à s’auto-encenser faisant preuve, comme à son habitude, de prétention inouïe tout en poursuivant ses « courbettes » en faveur de Kaïs Saïed et envers qui il avait montré allégeance à la limite de l’humiliation.
Se montrant dans la peau du self made men, parti du quartier populaire de Bab EL Khadhra, il n’a avoué, à aucun moment, qu’il appartient à une famille huppée de Sfax !!! Curieux…
Et arrivé à l’épisode des circonstances de son départ de La Kasbah, il a commencé par accuser Ennahdha et 9alb Tounès, il a fini par lancer cette fameuse accusation envers certains « hommes qu’il qualifie d’influents » et qui se sont, tous, ligués contre lui pour l’évincer de La Kasbah.
Fakhfakh a parlé également, de gens influents en citant, outre Nabil Karoui, un seul nom, celui de Kamel Letaïef dont il a dit qu’il avait négligé l’influence. Si c’est le cas, Fakhfakh aurait fait, alors preuve de naïveté politique car tous les Tunisiens savent très que M. Letaïef faisait de la politique depuis des décennies, qu’il est lobbyiste sans jamais s’en cacher, et qu’il s’est rendu célèbre par ses positions et actes patriotiques dont son opposition légendaire au clan des Trabelsi qui était au summum de sa puissance tout en continuant à être, carrément, opposant au régime de Ben Ali et à sa belle famille jusqu’à son départ en janvier 2011.
D’ailleurs, ces positions lui ont valu les pires exactions dont l’endommagement de ses biens et même la prison, sachant qu’il n’a jamais été impliqué dans des affaires de corruption ou de malversation. Ainsi, on n’entend parler de M. Letaïef que lorsqu’il est cité par certains qui, quand ils n’ont rien de tangible à faire prévaloir, ils font miroiter, cet « ogre » sans pouvoir présenter la moindre argumentation valable
D’autre part, Fakhfakh a justifié le limogeage de Chawki Tabib, ex-président de l’INLUCC, par le fait qu’il « représente, désormais, un danger pour et l’Instance et pour la Tunisie ». Ce qui a été démenti par la personne concernée dans le sens où Fakhfakh, en personne, a fait un témoignage éloquent en sa faveur lors de l’annotation du Livre d’or de l’Instance alors qu’il était déjà chef du gouvernement… ».
En tout état de cause, Fakhfakh a, une fois de plus, mis les pieds dans le plat en se montrant d’un niveau au dessous de tout ce que doit montrer un homme politique. Sans personnalité, sans charisme et sans envergure, il a fait preuve d’immaturité politique en se faisant interviewer dans une émission, certes, de grand audimat, mais qui demeure de loisirs et de gags.
Et pour conclure, a-t-on idée qu’un ancien chef de gouvernement, accepte l’ordre de l’animateur de répéter, tout en riant naïvement : « Oui, Ennahdha, Karoui et Letaïef ont comploté (t’chamaw 3aliya) pour me faire quitter La Kasbah ».
Noureddine HLAOUI