Une première « Mondiale », mais ô combien déshonorante pour le football africain : la Confédération Africaine de Football a été pratiquement placée sous la tutelle de la Fédération Internationale de Football (FIFA).
En effet, et dans un communiqué conjoint entre les deux institutions, et bien qu’usant d’un langage « diplomatique » pour éviter de discréditer de manière définitive la CAF, il a été souligné que cette décision est issue « d’une demande du « mal nommé », Ahmad Ahmad, de solliciter l’expertise de la FIFA afin d’évaluer la situation actuelle de la CAF et de contribuer à l’accélération du processus de mise en œuvre des réformes en cours, destiné à assurer à la CAF un fonctionnement de manière transparente, efficace et selon les standards de gouvernance les plus élevés. »
Ainsi, un audit général de la CAF sera mené dans les plus brefs délais par la FIFA et la CAF. Cependant, cette opération ne sera pas sous l’autorité de la CAF, et donc d’Ahmad Ahmad et ses collaborateurs, mais par la FIFA elle-même et ses experts.
A ce titre, la FIFA a décidé de nommer sa secrétaire générale, Fatma Samoura (une africaine pour éviter les grincements de dents et aussi l’image d’une institution qui rappellerait le colonialisme) en tant que « Déléguée-Générale de la FIFA pour l’Afrique » pour une période de 6 mois, à compter du 1er août 2019 jusqu’au 31 janvier 2020, renouvelable avec l’accord préalable des deux organisations.
Mme Samoura sera assistée dans l’exercice de ses fonctions, d’un groupe d’experts qui travaillera en étroite collaboration avec le président Ahmad et son équipe sur un certain nombre de thèmes comme :
- La supervision de la gestion opérationnelle de la CAF, y compris les procédures administratives et de gouvernance
- L’organisation efficace et professionnelle de toutes les compétitions de la CAF
- La croissance et le développement du football dans tous les pays et régions de la CAF.
Enfin, le communiqué conjoint précise que « La FIFA et la CAF sont déterminées à travailler étroitement pour servir au mieux les intérêts des associations membres africaines, afin d’apporter stabilité, sérénité, professionnalisme et développement effectif du football sur le continent africain, dont la passion pour le football n’est plus à démontrer. »
Il est évident que la gestion du président de la CAF n’a pas plu à la FIFA et que cette décision est probablement issue de la seule volonté de Gianni Infantino, qui est certainement gêné par les suspicions qui planent sur la tête du président de la CAF et de sa corruption présumée (la commission d’éthique de la FIFA enquête à son propos) et probablement aussi irrité par la décision du comité exécutif de la CAF et d’Ahmad Ahmad de faire rejouer la finale de la Champion’s League entre l’Espérance de Tunis et le WA Casablanca, une décision qui constitue un dangereux non seulement pour le foot africain mais aussi pour le foot mondial… Voilà où mènent l’incompétence et l’absence de probité…