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Une solution doit être trouvée avant le 30 juin 2020 date de la liquidation de BPCE Internationale
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Quelles sont les dessous de l’acquisition par l’Etat tunisien des 60% du capital détenus par le groupe BPCE, une opération chapeautée par Youssef Chahed en personne ?!!!
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L’article 100 de la Loi des finances 2016 précise les conditions du contrôle des banques par la BCT
Avec le récent départ de son président de conseil d’administration SAMIR SAIED qui vient d’être nommé directeur général de Tunisie Telecom, les nouvelles pertes ( 12 millions de dinars) enregistrées pendant les seuls 3 premiers 2020,,la situation de la BTK devient plus que catastrophique..et certains spécialistes évoquent même « un nouveau cas BFT ».
Répondant à toutes ces questions, une source officielle bien informée a déclaré à UNIVERSNEWS ( sans donner de précisions) que cette institution bancaire sera sauvée et qu’aucun poste d’emploi ne sera perdu, avant d’ajouter qu’une décision officielle sera prise, dans un mois maximum, et ce en fonction de l’étude menée actuellement en vue d’avoir un état des lieux précis et clair. Rappelons qu’en 2008, BPCE International a racheté, pour 300 MTND, 60% des parts détenues à parts égales par les Etats tunisien et koweïtien.
Depuis, c’est l’hécatombe avec la succession de 7 directeurs généraux à la tête de la banque, mais sans une véritable vision stratégique.
Plus encore, depuis la nomination d’un DG expatriés en 2016, la part de marché a fondu comme neige. Elle est passée aussi bien pour les dépôts que les crédits de 2,7% à 1,7%, sans oublier qu’entre 2016 et 2019 la banque a affiché des pertes record de l’ordre de 160 MTND : (-82,5 MTND) en 2016, (-39,7 MTND) en 2017 et (-7,7 MTND) en 2018.
De même, l’augmentation de capital de 100 MTND opérée en 2017 a été totalement absorbée par les pertes successives. D’où la nécessité d’une nouvelle augmentation de capital en 2020 pour renforcer les fonds propres et respecter ses ratios réglementaires.
Mise en vente en 2017, le groupe marocain BCP s’est rétracté et n’a pas souhaité concrétiser l’acquisition des 60% des parts de BPCE.
On rappellera, aussi, que l’ancien ministre des Finances, Ridha Chalghoum, avait présidé, le13 décembre 2019, en compagnie de Joseph Boris, représentant de l’associé français, BPCE, une cérémonie de signature de l’acquisition par l’Etat tunisien de la participation française au capital de la BTK. Cette acquisition devait permettre à l’Etat tunisien de faire augmenter le taux de sa participation au capital de la BTK.
Or, depuis, la situation est dans l’impasse. Le nouveau gouvernement aurait laissé entendre qu’il n’est plus intéressé par l’opération. Pourtant, une solution doit absolument être trouvée avant le 30 juin 2020 date à laquelle BPCE International sera liquidée.
C’est dans ce cadre que des sources financières, au vu ce cette volte-face, se posent des questions sur la véritable nature et autres dessous de cette opération d’acquisition par l’Etat tunisien des 60% du capital détenus par le groupe BPCE, une opération chapeautée par Youssef Chahed en personne, d’où les soupçons de l’existence d’anguille sous roche !!!
Il est bon de rappeler, en fin de compte, les dispositions prônées par la Loi de finances 2016, dans le chapitre premier du Tire VII et intitulé : Des mesures de redressement des banques et des établissements financiers. En voici l’intégralité de ce chapitre : « Lorsque la Banque centrale de Tunisie constate que :
- la situation financière d’une banque ou d’un établissement financier laisse entrevoir la possibilité de non-respect des normes potentielles
- Les modes de gestion de la banque ou de l’établissement financier peuvent mettre en péril l’efficacité de sa gestion financière et impacter leurs équilibres financiers au niveau de la solvabilité, de la liquidité et de la rentabilité.
- elle peut enjoindre la banque ou l’établissement financier, de prendre des mesures nécessaires ou de mettre en place un plan d’actions, conformément aux conditions qu’elle fixe et qui comporte notamment les politiques de gestion et de couverture des risques notamment en matière d’adéquation des fonds propres, de constitution des provisions, de distribution des dividendes et du dispositif de gouvernance et du contrôle interne. ».
Comme on le constate, l’affaire de la BTK constitue, encore, un véritable casse-tête pour les autorités financières qui semblent, avec l’avènement du nouveau ministre des Finances, déterminées à en finir, une fois pour toutes, avec ce dossier tout en préservant l’avenir de cet établissement bancaire et financier ainsi que les emplois qu’il assure.
Noureddine H