- La réclamation de récupérer les avoirs des hommes d’affaires libyens était-elle prévue par la partie tunisienne ?
- De nombreux Libyens proches du régime de Kadhafi ont été spoliés par les gouvernements de la Troïka en 2012/2013
- Quel impact d’une éventuelle autorisation aux Libyens de devenir propriétaire chez nous ?
Lors de la conférence de presse conjointe, entre les deux chefs de gouvernement tunisien et libyen, plusieurs questions ont été abordées touchant au renforcement des relations de coopération bilatérale
Outre la bonne volonté démontrée pour la reprise de la coopération en matière d’infrastructure de base et de santé avec la promesse d’aides libyennes, si les stocks le permettent, avec des lots de vaccins contre le Covid-19.
Il y eut, également, l’accord ferme de réintégrer les travailleurs tunisiens qui étaient en place en Libye avant 2011 avec tous les avantages qui lui étaient dus.
Or, en attendant d’avoir une idée exacte sur ce que va récolter la partie tunisienne de cette visite de Hichem Mechichi à Tripoli, certains observateurs estiment qu’elle n’a pas été préparée comme il se doit du côté tunisien, du moins concernant les points à soulever.
En effet, on s’interroge si la Tunisie « tait au courant de la réclamation faite par Abdelhamid Debaibah qui a appelé son homologue tunisien à intervenir en faveur des Libyens dont les avoirs avaient été gelés voire carrément confisqués en Tunisie durant la période d’instabilité, allant de 2012 à 2015, plus particulièrement durant les deux premières années du gouvernement de la Troïka.(2012/2013).
Le montant de ces avoirs n’est pas connu avec exactitude, pour le moment, mais on sait que les victimes de cette procédures appartiennent, presqu’exclusivement aux hommes d’affaires appartenant au régime de Kadhafi, forcés de quitter leur pays à cause de la chasse à la sorcière menée contre eux par les milices extrémistes islamistes.
C’est dire qu’une enquête s’impose pour avoir une idée précise sur ce dossier à savoir l’identité des personnes concernées, le montant global de ces avoirs et leur destin dans le sens où s’ils sont encore entre les mains du Trésor tunisien et la Banque centrale de Tunisie où s’ils ont été « recyclés »dans le circuit financier du pays, sachant que la logique veut que la partie tunisienne soit obligée de rendre leurs biens aux Libyens « spoliés ». Dans quels délais ?
D’autre part, M. Debaibah a demandé d’octroyer aux Libyens le droit de détenir des biens en Tunisie sans entraves administratives. Quelle suite sera donnée à cette requête ?
D’après les premières réactions, on s’aperçoit que les avis sont partagés entre les partisans et les opposants de cette approche, ce qui dénote de la controverse que suscite cette question dont on attend l’issue que veut bien lui donner le gouvernement tunisien qui devrait réclamer, selon les experts, un traitement équivalent de la part du pays demandeur.
En tout état de cause, on se demande si Mechichi et son équipe étaient au courant, à l’avance, des propositions libyennes, car si ce n’est pas le cas, cela confirmerait la mauvaise préparation d’une visite qu’on est en train de faire passer comme étant, déjà, un grand succès et génératrice de dividendes pour la Tunisie, ce qui n’est pas du tout évident…
Noureddine HLAOUI