- Un message fort envers les intégristes d’Ennahdha qui voient l’étau se resserrer sur eux
- Soutien solennel et inconditionnel de Tunis à la sécurité hydraulique égyptienne face à l’Ethiopie
- Absence inexplicable de tout membre du gouvernement ou de tout homme d’affaires. Mais Nadia Akacha était du voyage !…
La visite officielle effectuée par le président de la République, Kaïs Saïed, en Egypte a soulevé beaucoup de réactions dans un sens comme dans l’autre.
Côté positif, les observateurs relèvent la parfaite convergence de vues entre les deux chefs d’Etat quant à la nécessité de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et contre tous les mouvements et autres groupes terroristes, plus particulièrement concernant le volet de l’assèchement des sources de financement desdits groupes extrémistes.
Les deux Présidents ont proclamé haut et fort que la protection de la sécurité de l’un des deux pays est la même que pour l’autre. Il s’agit là donc, d’un engagement ferme et puissant des autorités des deux pays pour lutter contre le terrorisme et l’intégrisme, ce qui a fait dire aux politiciens de la place que Saïed vient de réussir un grand coup contre ses adversaires du moment, à savoir les « frères » d’Ennahdha et de leur « poulain » Hichem Mechichi, actuel chef du gouvernement.
On peut dire, donc, sans risque de se tromper, que théoriquement l’étau se resserre autour des Nahdhaouis, mais il faudra attendre les retombées concrètes sur le terrain
Le revers de la médaille, il y en plusieurs, réside dans l’absence de tout autre dividende récolté de cette visite.
Tout d’abord, un Président de République ne se déplace pas dans un autre pays, dans le cadre d’une visite officielle de trois jours entiers, rien que pour discuter d’un seul aspect et pour aboutir à une simple déclaration de bonnes intentions pour la galerie sans oublier que cette visite n’a fait qu’accroître les flèches acerbes et les diffamations criées par des Barons d’Ennahdha à l’égard du régime d’Abdelfattah al-Sissi.
Ensuite, un Président de la République n’effectue pas une visite officielle de trois jours sans se faire accompagner de toute une délégation de membre du gouvernement, d’hommes d’affaires et autres responsables d’organisation nationales dont notamment le patronat.
Et comme la visite avait un cachet sécuritaire prédominant, la moindre des choses aurait été de se faire accompagner par le conseiller spécial en sécurité nationale. La délégation comprenait, par contre, l’inévitable Nadia Akacha, le ministre des Affaires étrangères et un cadre du même département pour les prises de notes.
Par contre, la visite a également bien servi la partie égyptienne avec de la propagande pour la Destination Egypte et un soutien solennel et inconditionnel au Caire dans son bras de fer contre l’Ethiopie.
D’ailleurs, les observateurs et les experts en géopolitique estiment que si l’Ethiopie maintient des plans hydrauliques avec le barrage d’Ennahdha, l’Egypte finirait par mener une action militaire sous forme de frappes aériennes, pour laquelle Le Caire est en train de mobiliser tous ses amis en Afrique, dans le Golfe et le Moyen-Orient et en Europe.
Bon à rappeler que Kaïs Saïed a effectué une visite de moins de 24 heures chez notre voisin algérien et une autre de quelque trois heures seulement en Libye, deux pays censés constituer un apport économique et financier de taille à la Tunisie autrement plus consistant que celui égyptien. Mais le président de la République cherche t-il vraiment à faire bénéficier le pays de dividendes nécessaires à son développement ?
En tout état de cause, les jours à venir se chargeront bien de nous faire dévoiler les vrais bénéfices et la réalité des limites d’une pareille visite, spectaculaire à plus d’un titre !…
Noureddine HLAOUI