
- Des compétences nouvelles et une adaptabilité sans précédent de nos ingénieurs sont les atouts principaux pour le succès de cette démarche
- L’écosystème socio-économique indispensable à la formation est créé dans certains établissements, mais très souvent marginalisé dans d’autres établissements
- Le Livre Blanc sur le système de formation d’ingénieurs en Tunisie est le fruit de cette réflexion approfondie et il se veut une feuille de route pour l’avenir
Tunis, UNIVERSNEWS (Interview) – Dans un contexte mondial en pleine mutation, les métiers de demain et notamment celui d’ingénieur, doivent s’adapter pour accompagner ces transformations. Les ingénieurs ont un rôle crucial face aux défis actuels et futurs. C’est dans ce cadre que l’ATUGE organise une conférence-débat pour présenter le Livre Blanc sur le système de formation d’ingénieurs en Tunisie qui aura lieu le samedi 15 février à 09h30 à l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE). Cette vision est le fruit d’une réflexion approfondie, pilotée par le ministère de l’Enseignement Supérieur, avec divers acteurs du secteur éducatif, industriel et gouvernemental. Ce livre se veut une feuille de route pour moderniser et renforcer la formation d’ingénieurs en Tunisie comme en témoigne Yomna Rebai, Directrice Générale des Etudes Technologiques au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
- UNIVERSNEWS : Pourquoi un livre blanc sur le système de formation d’ingénieurs en Tunisie ?
Yomna Rébaï : Durant les vingt dernières années, le système de formation d’ingénieurs s’est largement diversifié et le nombre d’établissements publics et privés a augmenté très rapidement. Le nombre de filières de formation d’ingénieurs a également connu une multiplication rapide. L’écosystème socio-économique indispensable à la formation est créé dans certains établissements, mais très souvent marginalisé dans d’autres établissements. Le contrôle de la situation de la formation d’ingénieurs obéit normalement à une réglementation en vigueur sous la tutelle de la Direction Générale des Etudes Technologiques (DGET). Par ailleurs, certaines décisions ont été prises en dehors de ce cadre, ce qui a ouvert la voie à la multiplication de filières ou d’établissements. Compte-tenu de cette situation, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a jugé utile de réaliser une étude stratégique sur le SFI « Système de Formation en Ingénierie ». Un Comité de réflexion stratégique a été créé à cet effet.
- Quel est le rôle de ce comité de réflexion ?
La principale mission de ce comité est de livrer une étude stratégique holistique permettant aux diverses formations en ingénierie d’être en conformité avec les standards internationaux en termes de qualité et de reconnaissance internationale. Cette étude doit englober les grandes lignes suivantes : Présenter un bilan complet de la situation actuelle en matière de formation d’ingénieur en Tunisie : la phase préparatoire, les programmes, les institutions (publiques – privées), la formation, les compétences acquises, la lisibilité des certificats, le rayonnement global, préparer une étude sur l’opérationnalisation des ingénieurs en Tunisie pour les différentes spécialisations et sur les tendances mondiales des organismes de formation et d’accréditation des ingénieurs, élaborer un plan d’avancement de la formation des ingénieurs à la lumière de l’évaluation et des études précitées, déterminer les priorités de réforme de la configuration d’ingénierie et déterminer les mécanismes de son adoption et ses modalités de mise en œuvre, préparer une vision claire de la structure des institutions de formation d’ingénieurs et des conditions de leur qualification et des conditions d’entrée et dresser une carte nationale de répartition des établissements de formation d’ingénieurs dans le pays.
Le Livre Blanc sur le système de formation d’ingénieurs en Tunisie est le fruit de cette réflexion approfondie. Il se veut une feuille de route pour l’avenir, offrant des recommandations, des orientations stratégiques et des perspectives pour moderniser et renforcer la formation d’ingénieurs dans notre pays.
- Quelles sont les compétences attendues des ingénieurs ? Quels sont les challenges de la profession ?
La mondialisation, la révolution numérique, et les impératifs du développement durable exigent des compétences nouvelles et une adaptabilité sans précédent de nos ingénieurs. Les attentes des employeurs évoluent rapidement, nécessitant une formation qui ne se contente pas de transmettre des connaissances techniques, mais qui développe également des compétences en gestion de projet, en communication et en innovation. De plus, les ingénieurs de demain doivent être formés à intégrer les principes de durabilité dans leurs pratiques professionnelles pour répondre aux défis environnementaux et sociétaux. Ils doivent aussi être responsables et éthique. (M.S)