TUNIS – UNIVERSNEWS (CULT) – Les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) auront lieu du 14 décembre au 21 décembre 2024. A cette occasion, devant un parterre de journalistes nationaux et internationaux venus en nombre, le président d’honneur des JCC, Férid Boughedir a rendu un vibrant hommage au défunt Khemaïes Khayati, journaliste et critique de cinéma tunisien, pilier des JCC depuis leur création en 1966. Boughedir a rappelé son rôle essentiel en tant que directeur du quotidien des JCC durant plusieurs éditions et a dédié cette 35ᵉ édition à sa mémoire.
Tout en présentant les grandes lignes de cette édition, M. Boughedir a mis l’accent sur les nouveautés à savoir l’ajout d’une nouvelle section, aux côtés de la compétition Arabo-Africaine traditionnelle, celle de la « compétition nationale » mettant ainsi en valeur le dynamisme de la scène cinématographique tunisienne et sa créativité.
Soulignant le nombre exceptionnel de films tunisiens participants à cette édition, le président d’honneur a fait savoir qu’une nouvelle section a été ajoutée « Panorama 34 » afin de permettre aux cinéphiles de découvrir toute la production tunisienne (commerciale ou d’auteur) de l’année 2023, année où l’édition des JCC a été annulée en solidarité avec le peuple palestinien.
Réaffirmant l’âme et la vocation des JCC, le premier festival de cinéma d’Afrique et du monde Arabe dédié à un cinéma engagé, enraciné dans son identité africaine et arabe, M. Boughedir a présenté la programmation des cinématographies nationales invitées pour cette édition : Celle du Sénégal, de la Jordanie et de la Palestine. Cette dernière, placée « au cœur des JCC », bénéficiera d’une programmation spéciale incluant un hommage au cinéaste Hany Abu-Assad, ainsi que des projections dans les salles et dans le « cine-avenue « gratuit de l’avenue Habib Bourguiba.
Dans le même contexte des hommages et des célébrations, La 35ᵉ édition mettra en lumière le parcours du réalisateur tunisien Jilani Saadi, avec une rétrospective dédiée, ainsi que des hommages aux cinéastes Ababacar Samb Makharam ( Sénégal ), Merzak Allouache (Algérie), et Mohsen Makhmalbaf (Iran),.
Des « Séances spéciales » seront consacrées aux dernier films du cinéaste palestinien Rachid Masharawi, de la pionnière tunisienne Selma Baccar et au documentaire produit et réalisé par la comédienne Dorra Zarrouk sur Les réfugiés de Gaza.
En présentant la liste des films sélectionnés pour les compétitions officielles et nationales, ainsi que les jurys respectifs, la directrice artistique, Lamia Belkaied Guiga, a mis en avant la richesse et la qualité de la programmation de cette 35ᵉ édition. Elle a souligné que la sélection, qu’il s’agisse des films en compétition ou hors compétition, a été réalisée dans le respect de l’identité du festival, mettant à l’honneur le cinéma d’auteur et les œuvres engagées.
Lamia Belkaied Guiga a souligné l’importance accordée au genre documentaire dans le festival, affirmant que cette mise en avant reflète un choix assumé et en parfaite adéquation avec la vocation des JCC : être « la mémoire des peuples arabes et africains » ainsi que « la voix des causes justes et des valeurs humanistes ».
Par ailleurs, la directrice artistique a présenté une nouvelle section dans le festival reflétant le soutien des JCC aux expériences nouvelles et aux films portant sur les problématiques écologiques à savoir « JCC Extended » incluant le cinéma d’animation, la « Réalité Virtuelle » (VR ) et le cinéma immersif, ainsi que les « JCC Green », le cinéma en rapport avec les questions de l’environnement et de l’écologie.
En évoquant le film d’ouverture des JCC 2024, le long-métrage documentaire « The Freedom Giver » (Le Libérateur) du regretté réalisateur irakien Kays Alzubaydi, projeté en Première mondiale dans sa version restaurée, la directrice artistique a rappelé que ce film a été programmé dans le cadre de la nouvelle section « JCC Classique – Films restaurés ». Ce choix s’inscrit également dans l’hommage rendu à ce pionnier du cinéma documentaire arabe, récemment décédé le 1ᵉʳ décembre 2024.
En conclusion, le conseiller artistique, Mohamed Tarek Ben Châabane, a présenté les principaux axes de Carthage Pro, la plateforme professionnelle des JCC, créée en 1992 pour soutenir le développement du cinéma africain et arabe. Dédiée à l’accompagnement des professionnels et des talents émergents, Carthage Pro offre un espace de rencontre, de formation et de mise en réseau avec des experts de l’industrie. Structurée autour de programmes tels que Chabaka (atelier de coproduction) et Takmil (atelier de postproduction), cette initiative illustre l’engagement des JCC en amont et en aval envers un cinéma audacieux et engagé, en appuyant des projets prometteurs à différentes étapes de leur réalisation.