TUNIS – UNIVERSNEWS Face aux pressions exercées sur les trois pays du Maghreb arabe et d’une manière inattendue, mais prévisible, les trois ministres des Affaires étrangères de Tunisie, d’Algérie et du gouvernement Dbeïbah, en Libye, se sont réunis, aujourd’hui, à Tunis, afin de se présenter en front uni, face aux pressions et aux ingérences étrangères.
Même si, les politiques des trois pays ne se concordent pas et qu’il y ait certaines divergences entre eux, il semble inéluctable de trouver une entente, afin d’affronter les menaces qui pèsent, notamment sur la Libye dont l’unité est menacée, avec des forces étrangères de tous bords, présentes sur son territoire et qui tirent les ficelles d’un jeu morbide qui peut conduire à la division de ce pays.
La situation n’est pas au beau fixe entre les trois pays, avec des différents entre les présidents algérien, Abdelmajid Tebboune, et tunisien Kaïs Saïed qui ne partage pas, aussi, les vues avec le chef du gouvernement libyen, Abdelhamid Dbeïbah.
Le point de discorde se situe au niveau du choix entre les deux gouvernements en Libye. Saïed, avec sa phobie pour les islamistes, ne voit pas d’un bon œil l’alliance de Dbeïbah avec les groupes armés de Tripoli et la Turquie qui a critiqué la démarche du président tunisien. Il se serait aligné sur la position égyptienne qui privilégie le gouvernement de Mustapha Bach Agha.
Mais, l’Algérie cherche à faire front uni, avec la Tunisie et le gouvernement Dbeïbah, et exerce des pressions, pour atteindre cet objectif.
D’ailleurs, lors de l’audience accordée à Najla Mankouch, la ministre libyenne des A.E. du gouvernement Dbeïbah, le président Kaïs Saïed a indiqué « soutenir une solution libyo-libyenne, pour ce pays voisin », tout en affirmant qu’il est contre toute partition de la Libye sans annoncer son soutien à quiconque, et en soulignant que « la sécurité de la Libye et de la Tunisie sont indissociables ».
Ce fut le cas, aussi, lors de la rencontre du chef de l’Etat avec le ministre algérien des A.E., Mamtam Lamamra, porteur d’un message du président Tebboune, où les deux parties font part de leur concordance de vues, entre Alger et Tunis, sur la nécessité de trouver une solution politique inter-libyenne, sans ingérence étrangère, afin de protéger l’unité du pays frère »
Loin des salamalecs de façade, il semble que l’intention est de resserrer les rangs face aux développements géopolitiques, avec ce qui se trame contre l’Algérie, par son voisin marocain qui vient d’établir des relations avec l’entité sioniste et qui ne pardonne, toujours pas, la position d’Alger dans le conflit sur le Sahara Occidental. A cela s’ajoutent les dernières rumeurs relatives à une possible « normalisation tunisienne », avec Tel Aviv et les prises de positions américaine et occidentale contre Kaïs Saïed.
Ces rencontres entre les trois pays voisins sont nécessaires et doivent inéluctablement aboutir à balayer es différends entre les trois pays voisins dont la stabilité et la sécurité dépendent les unes des autres.
Faouzi SNOUSSI