TUNIS – UNIVERSNEWS Contrairement à tous les autres pays du monde, les grandes surfaces, en Tunisie, sont en train de tirer les prix vers le haut et Univers News a évoqué, à maintes reprises cette question. Mais, il semble que les lobbies sont beaucoup plus forts que la législation.
C’était le cas avec le pseudo-abandon des sacs en plastiques qui, dans le passé, étaient gratuits, mais qui sont devenus payants, tout simplement, avec le consommateur qui est en train de les payer entre 180 et 220 millimes pièce, ce qui est une aberration.
Il y a, en plus, cette marge arrière appliquée par ces surfaces commerciales qui gonflent les prix pour les consommateurs. « La marge arrière appliquée par les grandes surfaces entraîne une hausse de prix de 35% en Tunisie », a fait savoir le président de l’Organisation tunisienne d’orientation du consommateur (OTOC), Lotfi Riahi, lors d’un séminaire organisée, samedi, à Tunis, par la fondation Temimi pour la recherche scientifique et l’information sur l’inflation en Tunisie.
D’après des sites spécialisés, la marge arrière est une pratique commerciale utilisée par le secteur de la grande distribution, qui consiste en une rémunération payée par les fournisseurs en contrepartie d’une promotion spéciale de leurs produits dans les hypermarchés.
Selon Riahi, la marge arrière permet aux hypermarchés d’obtenir des fournisseurs une réduction du prix du produit qui varie entre 35% et 40%. Cependant, cette réduction ne profite pas en Tunisie au consommateur.
« Les grandes surfaces sont le seul bénéficiaire de cette marge arrière », a-t-il souligné, appelant à boycotter cette pratique qui est responsable de la hausse de l’inflation.
De son côté, le président de l’Association tunisienne de défense et de sauvegarde de l’entreprise (ATDSE), Taieb Souissi a fait savoir que les grandes surfaces réalisent une marge bénéficiaire de 70% ( marge arrière et marge avant), grâce à des lois établies sur mesure, ajoutant que les lois actuelles ont permis aux hypermarchés de contrôler les prix grâce à l’hégémonie qu’ils exercent sur les circuits de distribution.
Souissi a souligné, en outre, la nécessité d’activer le rôle du conseil de la concurrence et de le doter de pouvoir de décision à même de lui permettre d’appliquer la loi et de contrôler les pratiques d’entente en matière de prix. Ses décisions doivent être contraignantes pour limiter la domination d’un parti ou d’une minorité sur le marché, a-t-il dit.
Pour le président de l’Institut tunisien des conseillers fiscaux, Lassaad Dhaouadi, la responsabilité de la hausse des prix incombe à l’Etat, à l’exception des prix des produits pétroliers, ajoutant que l’Etat refuse l’organisation des activités économiques et l’adoption des lois conformes aux normes internationales, en particulier, les directives des Nations Unies relatives à la protection du consommateur, avec une loi sur la protection des consommateurs qui n’a pas été modifiée depuis 1992.
Selon Dhaouadi, « toutes les lois économiques dont l’application est supervisée par le ministère du Commerce sont corrompues et non conformes aux normes internationales ». Il a appelé à les réviser et à les adapter à l’étape actuelle.
Il a indiqué, dans ce contexte, que le décret présidentiel relatif à la lutte contre la spéculation illicite, est très important, mais il n’est pas suffisant, d’autant que l’économie de rente accapare la moitié de l’économie du pays, selon ses propos.