TUNIS – UNIVERSNEWS Par Faouzi SNOUSSI – En Tunisie, tout se règle, maintenant, à coups de comités de défense, et l’association de développement « Na’maa Tounès » s’en est payé un qui est monté au créneau, pour clamer que cette association n’a rien à voir avec le blanchiment d’argent, tout en cherchant à innocenter les dirigeants d’Ennahdha, en l’occurrence Rached Ghannouchi et sa tribu, ainsi que Hamadi Jebali et les membres de sa famille. C’est comme qui dirait que tout le monde cherche à montrer patte blanche, alors qu’il est impossible que des magistrats se mobilisent pour de simples allégations.
D’ailleurs sous le « règne » d’Ennahdha, pour éviter de pareils procès, Noureddine Bhiri qui avait muselé le ministère de la Justice, était aux aguets pour contrecarrer toute tentative d’inculper un membre de son clan, et faisait même le nécessaire, en mutant illico presto tout magistrat qui détient des dossiers contre ses « frères musulmans ».
Aujourd’hui, le mouvement islamiste a adopté un autre système de défense, celui de jouer la « victimisation » et de tenter de prendre les devants, dans chaque procès ou un de ses partisans est impliqué.
Lors de la conférence de presse, Zied Tahar, membre du comité de défense de Na’maa Tounès, a affirmé que l’ancien dirigeant du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali, n’est lié d’aucune manière que ce soit à cette association et que certains autres noms ont été inclus dans ce dossier sur la base d’accusations malveillantes et dans le cadre d’un règlement de compte politique.
L’avocate Salha Ben Aicha a nié que l’association ait reçu des fonds de l’étranger depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.
Un autre membre du comité de défense, Mokhtar Jamaï, a déploré ce qu’il a qualifié de «procès médiatiques» et de «campagne de diabolisation» dont l’association ferait l’objet. Il a nié que le budget de Na’maa Tounès, soit à la hauteur de 20 millions de dinars, tout en mettant au défi le ministère public de prouver ses accusations.
Malheureusement pour eux, ils n’ont donné aucune explication concernant l’un des accusés en fuite en Turquie, ni sur les réalisations de Na’maa Tounès, depuis sa création, ce qui aurait donné un fondement à leurs déclarations.
Maintenant, c’est à la justice d’avoir son mot à dire, surtout qu’on doit faire prévaloir que tous les citoyens sont égaux devant la loi, et qu’il n’y a pas une justice pour les pauvres et une autre pour les riches et les dirigeants politiques.
F.S.