TUNIS – UNIVERSNEWS Tous les pays qui entendent parler de « l’Union du Maghreb Arabe (UMA) regardent la situation avec un sourire ironique, surtout que, quoi qu’on dise, ce groupement régional n’a pas vu le jour et qu’il était mort-né, depuis sa création. Il y a de cela 25 ans, des Grands Hommes pensaient alors que la région ne peut pas survivre, sans une union sacrée entre elles, avec la bénédiction de leurs dirigeants, surtout que la plateforme idoine existait que certains le veuillent ou non. Malheureusement, ceux qui sont gênés par la naissance de ce groupement régional sont parvenus à leur fin, en faisant obstacle à son existence.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune vient d’enfoncer le clou et d’annoncer qu’un prochain sommet le réunira avec le président Kaïs Saïed et le chef du Conseil présidentiel en Libye en exil afin d’édifier une entité tripartite qui restera ouverte à tous ceux qui souhaitent la rejoindre et n’exclut aucun pays, en référence à la Mauritanie, et en particulier le Maroc.
Cette étape, annoncée par Tebboune dans sa rencontre mensuelle avec les médias algériens, intervient après le vingt-cinquième anniversaire de la fondation de l’Union du Maghreb arabe (Sommet de Tanger 1989), accueilli par le Maroc, mais cette entité est restée sans âme et n’a pas été capable de mettre en œuvre une décision concrète sauf celle de ne pas adopter de visa entre les pays du Maghreb ou d’exonérer les Tunisiens du paiement du timbre fiscal pour voyager vers les quatre pays du Maghreb.
La démarche annoncée par Tebboune est une annonce officielle de la mort de l’Union du Maghreb arabe, dont le cours a été perturbé pour une raison fondamentale, à savoir le différend algéro-marocain sur la question du Sahara, que toutes les médiations et initiatives n’ont pas réussi à régler.
Et là on se demande si la nouvelle entité tripartite à créer va réussir à être efficace après avoir surmonté le dossier formel en l’absence du Maroc et de la Mauritanie, ou sera-t-elle une entité sans âme comme ce fut le cas pour l’UMA ?
L’objectif premier de l’Algérie reste purement politique. Le refroidissement des relations entre la Tunisie et le Maroc, sur fond d’accueil par Saïed du président de la République sahraouie -que la Tunisie ne reconnaît d’ailleurs pas-, l’Algérie veut que cette situation soit permanente, et elle veut aussi avoir un pied dans les arrangements en cours en Libye, par rapport à l’Egypte et à la Turquie, puisque l’Algérie prétend être la première puissance régionale et doit donc être la clé de toute solution.
Le train du développement n’attend pas les retardataires… et le Maghreb traine la patte au bonheur des empêcheurs de tourner en rond dont les intérêts risquent d’être mis en cause, en cas d’alliance intermaghrébine… parce qu’un Maghreb plus solidaire peut peser lourd dans la balance, en cas de conflit d’intérêts avec d’autres groupements… Mais, les Maghrébins en ont voulu ainsi… et on peut dire que Tebboune a sonné le glas de cette entité qui est, depuis sa création, un leurre dans lequel les Maghrébins ont été pris par leurs politiciens.
Mustapha MACHAT