(TUNIS – UNIVERSNEWS (CULT – M/S.) – «Othello et après» est l’une des tragédies les plus célèbres de William Shakespeare. Adaptée au cinéma, à l’opéra et au théâtre, cette pièce aurait été créée en 1604. Cette tragédie de la jalousie repose sur un trio : Othello, le général en chef maure de la République de Venise; Desdémone, sa jeune épouse fille d’un patricien; et Iago, l’homme de main félon, qui fait croire au Maure que sa femme est adultère et le pousse à commettre l’irréparable. Figure shakespearienne du mal absolu, Iago est quasiment le personnage principal de la pièce. Nombreux sont les thèmes soulevés par cette tragédie : la vengeance, les haines ethniques, les jalousies sociales, les amours impossibles, les manipulations politiques, la société en guerre…
C’est ce dernier point que le metteur en scène Hamadi Louhaïbi a voulu mettre en valeur dans son adaptation résolument contemporaine d’«Othello». Pour lui, le texte vieux de 400 ans de Shakespeare a conservé toute sa force évocatrice. Pour livrer sa version de cette tragédie en cinq actes, il s’est entouré d’une panoplie d’acteurs citons Mhadheb Rmili, Mohamed Chawki Khouja, Bahram Aloui, Samia Bouguerra, Ibaa Hamli, Faten Chouabi, avec la participation spéciale d’Ahmed Mejri.
Présentée en langue arabe classique, les comédiens qui ont interprété cette pièce, ont réussi à capter l’attention des spectateurs dès la première scène et ont pu traduire sur les planches l’intensité dramatique et émotionnelle de l’œuvre.De scène en scène, dans un voyage intemporel, les acteurs se donnent la réplique et lancent une profonde réflexion sur la trahison, la vengeance et l’éternel combat entre le bien et le mal où les intrigues politiques, les stratégies et les intérêts s’imbriquent et s’entremêlent. La musique bien concoctée par le guitariste Ahmed Mejri et les chorégraphies très réussies de Chaïma et Rayan ont détendu l’atmosphère. L’ambiance feutrée, voire sombre créée par un éclairage de circonstance, a appuyé le climat d’anxiété et de peur, thématique première du spectacle, également soutenue par un choix de bruitages et de corpus musicaux efficace, qui a bien servi les atmosphères de la trame dans ses différentes situations, empreintes d’anxiété et d’incertitudes.
Sur une scène nue qui a mis en avant le jeu des comédiens et la force du texte, le metteur en scène a tiré vers le haut le spectacle au regard de la sémantique des situations, au rôle de véritable élément dramaturgique qui a accompagné le jeu de chaque personnage. Bref, les comédiens ont fait montre de leurs grandes capacités à donner vie à un texte où les caractères des personnages sont des plus complexes, évoluant dans des rôles soutenus par une rhétorique réaliste et un jeu plein qui a occupé tous les espaces de la scène.