TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – Rédaction) – Le compte courant du Trésor public affiche un solde de 620,6 Millions de dinars à la date du 15 août 2024 contre 860,2 Millions de dinars à la même période de l’année dernière, enregistrant ainsi une baisse importante de 239,6 Millions de dinars. C’est ce qui ressort des derniers indicateurs provisoires de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Cette baisse au niveau du solde du Trésor pourrait mettre l’Etat tunisien dans des difficultés financières énormes surtout qu’on se prépare actuellement pour rembourser en octobre 2024, un prêt de garantie japonais d’une valeur de 50 milliards de yens. C’est la plus importante échéance après celle payée en février dernier et portant sur un Eurobond de 850 millions d’euros contracté en 2017 sur le marché financier international.
C’est une des raisons d’ailleurs ayant poussé le gouvernement tunisien à recourir à l’Emprunt national comme mécanisme pour le remboursement de sa dette extérieure. Les souscriptions à la troisième tranche de l’emprunt obligataire, vont démarrer le 3 septembre prochain, et se poursuivront jusqu’au 11 septembre 2024, afin de mobiliser 700 millions de dinars susceptibles d’atteindre un niveau plus élevé. La deuxième tranche de ce crédit ont permis de mobiliser 1444,7 millions de dinars (MDT), contre 700 MDT, prévus initialement par la loi de finances 2024, alors que la première a permis de lever 1.033,7 MDT, dépassant l’objectif initial de 750 MDT, soit un taux de réponse de 138%.
Dans une déclaration ce vendredi 16 août 2024, à Universnews, Aram Belhadj, docteur en sciences économiques et enseignant-chercheur à l’Université de Carthage a assuré sur le fait qu’il n’y aura pas d’inquiétudes par rapport à la capacité du pays à rembourser cette échéance du mois d’octobre prochain en débloquant peut être les 4 Milliards de dinars restant des 7 Milliards de dinars contractés par la Banque centrale. Rappelons à ce propos qu’au début de cette année, le statut de la Banque centrale a été modifié afin d’autoriser la BCT à financer le budget en prêtant, à titre exceptionnel, à l’État 7 milliards de dinars (2 milliards d’euros), remboursables sans intérêts en dix ans après une période de grâce de trois ans. Ces fonds serviront à combler partiellement le déficit budgétaire au titre de cette année.
Aram Belhaj a fait par ailleurs remarquer qu’il y a une grande différence entre la situation financière et des finances publiques en général et la capacité de l’Etat à rembourser sa dette. Et de préciser qu’à priori, l’Etat tunisien n’a aucun problème financier pour payer les échéances de crédit même ce prêt de garantie japonais d’une valeur de 50 milliards de yens ou autres : « Il n ya pas de risque de défaut de paiement de sa dette en 2024, mais la situation financière et des finances publiques est toujours très difficile », a-t-il souligné.
Il a d’autre part indiqué que malgré l’absence d’un prêt avec le FMI, l’Etat tunisien continue à s’endetter pour honorer ses engagements financiers et rembourser sa dette auprès d’autres institutions de crédits, citant la Banque Africaine de Développement (BAD) : « Les difficultés financières sont toujours là et les finances publiques ne sont pas dans une situation confortable, mais l’Etat continue à rembourser sa dette », a-t-il encore dit.