TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – K.Kh.) – Selon une étude effectuée par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) sur les inégalités sociales et économiques dans notre pays, la Tunisie compte 6500 millionnaires, ce qui la placerait au premier rang au Maghreb, talonnée par la Libye avec 6400 millionnaires (courrier de l’Atlas 2017).
L’étude qui est disponible sur le net, se réfère à des données publiées en 2013 par le NEW Wealth.
La Tunisie est ainsi classée parmi les pays les plus fortunés du monde avec une richesse médiane de 8823 dollars par habitant contre une richesse médiane mondiale de 77 309 dollars.
Autre indicateur cité par l’étude : le Wealth report « supplément Afrique », publié par Knight Frank en 2020, estime que 19676 personnes en Tunisie, disposent en 2019, d’une richesse supérieure à 500 000 dollars. La Tunisie est classée parmi les premiers en Afrique.
Maher Gassab, universitaire, co-auteur de cette étude a fourni de plus amples éclairages sur cette problématique des inégalités en Tunisie, et ce, dans le cadre de l’université d’été de la Fondation Mohamed Ali Hammi (6,7 et 8 septembre 2024 à Hammamet).
D’après l’étude, le patrimoine foncier et celui financier constituent l’essentiel du patrimoine des tunisiens.
Pour Maher Gassab la principale conclusion à laquelle est parvenue l’étude est la suivante: La Tunisie est pauvre en revenus et riche en patrimoine
D’après le conférencier, les inégalités générées par le patrimoine sont intimement liées aux inégalités des revenus. Plus la valeur du patrimoine d’un ménage est élevée, plus élevés seront les revenus de son patrimoine (loyers, dividendes, intérêts…). Ces revenus accrus peuvent faciliter ensuite la constitution de patrimoine supplémentaire augmentant encore davantage les inégalités et provoquant un cercle vicieux des inégalités économiques.
Selon la Directrice d’Oxfam Tunisie (ONG dédiée à la lutte contre les inégalités citée dans l’étude), il est difficile de connaître la valeur du patrimoine des personnes les plus riches en Tunisie en raison des contraintes réglementaires imposées par l’Etat tunisien.