TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – L’ambiance n’est pas au beau fixe, entre la Libye et la Tunisie, concernant le traçage des frontières, et les accusations de certaines parties libyennes ne laissent pas de doute sur leur volonté d’envenimer davantage le climat qui n’est pas, d’ailleurs, au beau fixe, comme l’atteste la question du point de passage frontalier de Ras Jedir.
L’agence de presse allemande (DPA) vient de révéler que président du Comité de sécurité nationale de la Chambre des représentants libyenne, Talal Al-Mayhoub, a mis en garde jeudi contre toute violation des frontières entre la Libye et la Tunisie.
Al-Mayhoub a exprimé son étonnement et sa dénonciation des déclarations du ministre tunisien de la Défense Khaled Shili concernant les frontières entre les deux pays, ajoutant que « les frères tunisiens connaissent mieux les circonstances que traverse notre pays et que nous soulignons la nécessité de respecter les frontières internationalement établies entre nous ».
Al-Mayhoub a ajouté que tout pas dans cette direction ne sera pas reconnu et que la Chambre des représentants libyenne tiendra sa prochaine session pour discuter des déclarations concernant cette affaire.
Le ministre tunisien de la Défense, Khaled Shili, a déclaré que son pays ne permettra pas qu’un seul centimètre du territoire national soit négligé, soulignant que la question de la démarcation de la frontière avec la Libye et son suivi se déroulent au niveau d’une commission mixte entre les deux pays.
Le ministre a ajouté, lors de la discussion du budget de la défense à la Chambre des Représentants du Peuple (ARP), que le rôle du comité libyo-tunisien est de « définir et contrôler les frontières », notant que la délégation tunisienne est composée du ministère de la Défense nationale et celui de l’Intérieur, à l’instar du Comité mixte tuniso-algérien.
Des allégations libyennes, il y a deux ans, avaient fait état d’un transfert partiel de la frontière séparant la Libye et la Tunisie, dans une zone qui, selon elles, appartient au territoire libyen.
Un communiqué de la Direction de la sécurité de la plaine occidentale, en juillet 2022, souligne qu’elle aurait détecté l’annexion de cette parcelle au territoire tunisien, en plaçant un marquage sur la frontière à cet endroit, à une distance estimée à environ 150 mètres à l’est et à environ 6 kilomètres au sud.
Toutefois, pour calmer la polémique, le ministère des Affaires étrangères du gouvernement d’unité nationale libyen a cru bon d’affirmer que le dossier des frontières avec la Tunisie est clos, depuis des dizaines d’années, ajoutant que la situation est devenue stable et qu’elle ne peut pas faire l’objet de discussions.
Tripoli ajoute qu’elle n’est pas disposée à céder un seul mètre du territoire libyen, alors que la chambre des députés a cru bon de menacer en dénonçant, en parallèle les propos du ministre tunisien qui, pourtant n’a évoqué que la réalité sur le terrain… sinon, comment expliquer l’existence d’une commission mixte pour discuter de cette affaire ??!!!