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Le résultat net de cette banque a accusé une importante baisse de 42,4%, passant à 33,271 MDT, en raison notamment d’un important redressement fiscal
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La croissance reste insuffisante pour compenser la hausse des charges d’exploitation (+10,2 %), alimentée par l’augmentation des frais de personnel et des charges générales
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La banque a subi un contrôle social de la CNSS couvrant 2019-2021, aboutissant à une réclamation de 7,400 MDT, dont 2,065 MDT de pénalités
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Le Conseil de la Concurrence a condamné la banque à une amende de 9,009 MDT pour des pratiques jugées anticoncurrentielles représentant un risque financier
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La progression des créances sur la clientèle est modérée (+84, 807 Millions de dinars), mais masque des risques croissants dans la classification des actifs compromis
TUNIS – UNIVERSNEWS La rentabilité de l’Union Internationale des Banques (UIB) au 30 juin 2024 est sous pression. Il semble que la Banque passe aujourd’hui par la période la plus difficile de son histoire, résultant peut être de la décision de la Société Générale de quitter le capital de cette établissement financier. Chiffre à l’appui, le résultat net de cette banque a accusé, au 30 juin 2024, une importante baisse de 42,4%, passant à 33,271 MDT, en raison des pertes exceptionnelles provenant d’un important redressement fiscal et de l’augmentation des provisions liées aux créances douteuses.
Autre constat non moins alarmant! Bien que le PNB ait progressé de 4,3 %, cette croissance reste insuffisante pour compenser la hausse des charges d’exploitation (+10,2 %), alimentée par l’augmentation des frais de personnel et des charges générales. S’ajoute à cela la détérioration de la qualité des actifs, avec une augmentation notable des provisions pour créances douteuses (+10,7 %), illustrant une fragilité accrue du portefeuille-client. Par ailleurs, les liquidités, bien que solides (+133 %), demeurent sous-utilisées, ce qui limite leur potentiel de rentabilité.
Enfin, l’exposition aux risques juridiques, tels que les litiges avec la CNSS et l’amende du Conseil de la Concurrence, constitue une menace pour les résultats futurs et la réputation de la banque. En effet, la banque a reçu, le 22 décembre 2023, une notification concernant un avis de vérification fiscale approfondie portant sur les impôts, droits et taxes, relatifs à la période 2019-2022. En 2024, elle a négocié un accord avec l’administration fiscale afin de clore cette vérification. Cet accord a abouti au règlement définitif d’un montant de 20, 752 Millions de dinars.
Outre le redressement fiscal, la banque a subi un contrôle social de la CNSS couvrant 2019-2021, aboutissant à une réclamation de 7,400 MDT, dont 2,065 MDT de pénalités. Contestant certains redressements, la banque a refusé un état de liquidation de 5,334 MD, entraînant une action en justice. La cour d’appel a annulé ces redressements et condamné la CNSS, tandis qu’une provision de 2,275 MDT a été constituée au 30 juin 2024 et il n ya pas que ça !
Un risque latent… !!!
Le 29 mai 2024, le Conseil de la Concurrence a condamné la banque à une amende de 9,009 MDT pour traitement jugé non-conforme à des intérêts intercalaires durant la période Covid. Ce jugement, sans exécution provisoire, fait l’objet d’un appel, rendant le risque financier incertain. La sanction potentielle de 9,009 Millions de dinars, liée à des pratiques jugées anticoncurrentielles, représente un risque financier de taille. A noter toutefois que l’amende est suspendue en raison de l’appel. Le risque financier reste incertain jusqu’à ce que la décision finale soit rendue.
Les ajustements sociaux (CNSS) et les litiges avec le Conseil de la Concurrence présentent un risque latent à prendre en considération, car ils pourraient inciter les autorités fiscales à élargir leurs investigations à d’autres périodes ou domaines fiscaux, tels que la TVA, les droits d’enregistrement ou l’impôt sur les sociétés.
Face à ces défis, des mesures stratégiques s’imposent pour la réduction des coûts d’exploitation, diversification des sources de revenus, optimisation de la gestion des créances douteuses et meilleure valorisation des liquidités pour renforcer la compétitivité et assurer une croissance durable. En effet, les provisions pour créances douteuses ont augmenté à 553,586 MDT contre 500,071 MDT à fin juin 2023 (+10,7 %). La progression des créances sur la clientèle est modérée (+84, 807 Millions de dinars), mais elle masque des risques croissants dans la classification des actifs compromis.
Le seul aspect positif à noter concerne l’augmentation des capitaux propres, qui atteignent 953,851 MDT, enregistrant une progression modeste de +0,4 %. Cette évolution s’explique principalement par l’affectation du résultat de l’exercice précédent et la constitution de nouvelles réserves. Parallèlement, les liquidités et équivalents de liquidités ont connu une forte hausse, atteignant 774,545 MDT contre 332,130 MDT à fin juin 2023. Cependant, cette progression reste contrastée, car une grande partie de ces ressources demeure sous-utilisée, soulignant l’absence d’une stratégie claire pour des investissements productifs. Bien que la structure financière reste solide, le faible niveau d’évolution des capitaux propres, combiné à une rentabilité en baisse et aux litiges en cours, pourrait compromettre cette solidité à moyen terme.
S’agissant du résultat par action, il a passé de 1,672 DT/action en 2023 à 0,963 DT/action en 2024, soit une baisse de 42 %. La baisse du résultat par action est un signal fort pour les investisseurs, qui pourraient percevoir cette diminution comme un signe de faiblesse dans la performance de la banque. Cette baisse significative pourrait également décourager les investisseurs et affaiblir la valorisation boursière de la banque.
Le faible ROE (3,5%) et ROA (0,42%) montre que la banque n’exploite pas suffisamment ses ressources pour générer de la valeur ajoutée, ce qui pourrait affecter sa compétitivité à long terme.