Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – La Tunisie mise sur la culture des oléagineux compte tenu de ses nombreux avantages en matière de souveraineté alimentaire et d’amélioration des revenus des agriculteurs. Ces oléagineux sont des cultures végétales qui produisent des graines riches en huile, comme les arachides, les tournesols, les sésames et les colzas. En Tunisie, ces cultures jouent un rôle important dans l’agriculture, en fournissant de l’huile alimentaire, des protéines pour l’alimentation animale et des matières premières pour l’industrie.
Fortement dépendante des importations d’huiles alimentaires et de protéines animales, la Tunisie se mobilise pour faire émerger une filière oléagineuse locale. Celle-ci permettrait, par la même occasion, de sécuriser la production céréalière, également déficitaire, par les rotations. Elle cherche depuis quelques années à développer sa production de colza. Et avec une pandémie et le conflit ukrainien, le projet prend, s’il le fallait, encore davantage de sens. De 400 hectares en 2014-2015, les surfaces tunisiennes de colza ont grimpé à environ 12 000 hectares en 2021-2022. Le pays vise les 100 000 hectares d’ici 2030. L’introduction du colza dans les rotations mettrait fin à la monoculture de blé dur, néfaste pour la durabilité du système céréalier. Ce dernier pourrait alors bénéficier des avantages agronomiques de cette nouvelle culture.
La Tunisie a tout intérêt à développer l’amont agricole de sa filière oléagineuse pour assurer sa souveraineté alimentaire dans un contexte mondial marqué par la montée fulgurante des tensions inflationnistes et la perturbation des chaînes d’approvisionnement en matières premières, en particulier oléagineuses. C’est dans ce cadre que s’inscrit la convention de partenariat signée par l’’Association pour l’Agriculture Durable (APAD), l’Association de coopération de la filière française des huiles et protéines végétales (AGROPOL) et l’Agence française de développement (AFD) . En effet, ce projet vise à soutenir le développement de la filière colza en Tunisie. De plus, il s’inscrit dans le cadre de l’accord de partenariat franco-tunisien signé en juin 2021, qui renforce l’agriculture et la sécurité alimentaire en Tunisie. Le projet, financé par une subvention de 600 000 euros apportée par la France dans le cadre du FEXTE (Fonds d’expertise technique et d’échange d’expériences, instrument financé par le ministère de l’Economie et des finances et mis en œuvre par l’AFD) et une contribution d’AGROPOL de 228 000 euros, sera mis en œuvre sur une période de deux ans. Il a pour objectif de contribuer à la structuration de la filière et au développement de la culture du colza. (M.S)
