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L’horaire scolaire… et l’effet néfaste des «heures creuses»!!!

Tunis, UNIVERSNEWS (Education) – Les emplois du temps des enseignants doivent être adaptés aux rythmes des élèves, mais également aux différents souhaits des professeurs. C’est incroyable la disparité qu’il peut y avoir d’un enseignant à un autre. Certains sont très bien servis, d’autres ne sont pas satisfaits bien qu’ils aient fait des vœux pour pouvoir travailler telles ou telles heures à la fin de l’année.

Faire un emploi du temps, c’est se battre contre les contraintes implacables. Il y a les heures dues à chaque élève, le nombre d’enseignants disponibles, les salles, les structures sportives… Il faut penser aux options aussi. Les établissements doivent parfois prévoir plusieurs scénarios dans les tous derniers jours avant la rentrée: Les emplois du temps sont élaborés dans le souci de «l’intérêt pédagogique» des élèves. En clair, l’administration évite les trous dans l’agenda des élèves, et, dans la mesure du possible, ils tentent de regrouper le matin les matières les plus exigeantes sur le plan de la concertation, comme les maths, le français, les sciences physiques. On placera plus facilement l’histoire géo, l’arabe, le sport, la musique et les arts plastiques l’après-midi. Ceci n’empêche pas que ces emplois du temps comportent des heures creuses pour les élèves, un vrai casse-tête pour les parents et même pour les élèves.

Il n’est pas toujours vrai que ces heures creuses sont dues au manque de salles de classe dans l’établissement scolaire, mais il est souvent question d’une mauvaise distribution horaire effectuée par l’administration de l’établissement lors de l’élaboration des emplois du temps, sachant que les directeurs et les proviseurs sont soumis à différentes contraintes administratives et pédagogiques qui les guident dans l’organisation du temps scolaire. Ces heures creuses peuvent également provenir suite aux séances des cours dispensés par groupe où le premier groupe est obligé de quitter pendant une heure l’école au moment où l’autre groupe est en classe.

Ce sont les élèves qui en paient le prix !

Faute de salles de permanence, ces élèves seront obligés de rester des heures à louvoyer dans la rue. Parfois, ils ne peuvent pas rentrer chez eux et sont livrés à eux-mêmes. Ils doivent manger n’importe quoi dans des conditions déplorables avant de se livrer à des jeux parfois dangereux avec leurs camarades. Ce qui explique ces actes de violences dans nos rues et surtout devant les établissements scolaires ? Certains directeurs confirment que si ces enfants sont en dehors de l’établissement, c’est à cause de l’inexistence d’une salle de permanence qui aurait la capacité de les accueillir. Et de souligner : «Parfois même, nous nous trouvons face au manque d’effectifs à cause du nombre limité des surveillants ». Manque de classes ou de permanence, manque d’encadrants, et ce sont les élèves qui en paient le prix. L’élève n’a d’autre alternative que d’attendre à la porte de l’établissement, s’il n’habite pas à côté. Mais ces heures creuses sont appréciées par les élèves. « C’est une occasion pour se débarrasser des contraintes des cours, ne serait-ce que pour quelques moments ! » souligne Héla (élève) en 4éme secondaire. « C’est une occasion pour souffler un peu, fumer quelques cigarettes et siroter un café!» disait Seif, élève en 3éme année lettres qui estime que c’est une opportunité pour se débarrasser des contraintes des cours, ne serait-ce que pour quelques moments. Ce phénomène semble difficile à éviter par les directeurs des collèges et des lycées qui, pourtant, font de leur mieux pour élaborer ces différents emplois du temps, faute de salles disponibles. Ce problème se pose avec acuité depuis déjà des années. Le ministère de l’Éducation avait promis d’étudier cette question avec, éventuellement, l’aménagement de salles de lecture à fréquenter pendant les heures libres (entre deux cours), mais rien n’a été fait jusqu’ici. (M.S)

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