
SFBT – Carthage Grains : tout est encore bloqué, en attendant les autorisations officielles!!!
- Derrière ce rachat annoncé se joue bien plus qu’une transaction industrielle : c’est toute la question de la souveraineté alimentaire tunisienne qui est suspendue à cette décision !!
- Un dossier sous haute surveillance… le temps s’étire et le silence des institutions devient chaque jour plus assourdissant !!!
Tunis, UNIVERSNEWS (Finances) – Depuis l’annonce du 23 juillet 2025 de l’intention de la SFBT d’acquérir 100 % de Carthage Grains, unique raffinerie tunisienne de graines oléagineuses, le dossier s’enlise.
Le 29 juillet, le Conseil du Marché Financier (CMF) a confirmé que l’opération restait conditionnée à l’aval des autorités compétentes.
Depuis, plus rien. Silence radio du côté des ministères de l’Agriculture et du Commerce, du Conseil de la Concurrence et des commissions parlementaires.
Et pourtant, derrière ce rachat annoncé se joue bien plus qu’une transaction industrielle : c’est toute la question de la souveraineté alimentaire tunisienne qui est suspendue à cette décision.
Une opération de diversification pour les uns, une captation d’actif stratégique pour les autres. En attendant les autorisations officielles, le temps s’étire et le silence des institutions devient chaque jour plus assourdissant.
Rappel des faits
- 23 juillet 2025 : un premier communiqué de presse annonce l’intention de la SFBT d’acquérir jusqu’à 100 % du capital de Carthage Grains, filiale du groupe Al Mokhtar. Cette annonce officialise la volonté de la SFBT de diversifier ses activités vers le secteur agroalimentaire.
- 29 juillet 2025 : le Conseil du Marché Financier (CMF) publie un communiqué confirmant avoir reçu cette déclaration d’intention et rappelant que la réalisation effective de l’opération reste conditionnée à l’obtention des autorisations nécessaires des autorités compétentes (ministères de l’Agriculture, du Commerce, Conseil de la Concurrence, etc.).
- Depuis le 29 juillet 2025 : aucune autre institution n’a communiqué officiellement. Le dossier demeure en suspens, en attente des avis et autorisations réglementaires indispensables.
Un silence qui interroge
Si le CMF a assumé son rôle de vigile des marchés financiers, les autres institutions restent figées :
- Le ministère de l’Agriculture tarde à se prononcer sur les impacts pour la filière colza,
- Le ministère du Commerce n’a pas encore ouvert de dossier sur les risques de concentration et de concurrence,
- Le Conseil de la Concurrence, déjà saisi dans d’autres affaires impliquant la SFBT, ne s’est pas manifesté,
- Les commissions parlementaires concernées n’ont toujours pas inscrit la question à leur agenda.
Une attente lourde de conséquences
Chaque jour qui passe entretient l’incertitude autour de Carthage Grains :
- Les agriculteurs partenaires s’interrogent sur la pérennité des engagements pris,
- Les éleveurs redoutent un renchérissement du tourteau local,
- Les consommateurs craignent une nouvelle hausse des prix des huiles alimentaires,
- Et les concurrents potentiels savent qu’ils ne pourront pas entrer sur le marché avant plusieurs années.
Entre statu quo et décision imminente
La question reste entière :
➡️Le gouvernement laissera-t-il la SFBT consolider sa position dominante en intégrant un levier stratégique aussi crucial ?
➡️ Ou imposera-t-il des conditions strictes – clauses agricoles, encadrement des prix, engagements sur la filière – pour préserver l’intérêt général ?
En attendant, tout est bloqué. Mais cette attente ne peut durer indéfiniment : chaque silence fragilise la crédibilité des institutions et accroît les soupçons de laisser-faire face à une opération qui engage directement l’avenir de la souveraineté alimentaire tunisienne.