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« Marhama » et « Al Qatariya » forment un Etat « lugubre » pour supplanter l’Etat officiel
La présidente du Parti destourien libre (PDL) a fait des révélations fracassantes lors de son intervention de 25 minutes, lors de la séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tenue, hier mardi 26 janvier 2021, et consacrée au vote de confiance aux membres proposées par Hichem Mechichi, chef du gouvernement, pour rallier son Cabinet dans le cadre du remaniement ministériel.
Outre les incohérences et les entorses constatées dans le parcours du remaniement et tout en fustigeant les implications du Président de la République dans les tiraillements politiques, notamment la mise en scène au sein de la dernière réunion du Conseil de sécurité nationale, Abir Moussi s’est attardé sur la nomination de Walid Dhahbi en tant que ministre de l’Intérieur.
La présidente du PDL a tenu à préciser que ce nouveau ministre a été récompensé pour avoir toléré l’existence d’associations douteuses et à obédience islamiste.
Après avoir indiqué que son parti a demandé à M. Dhahbi, qui est, jusqu’à cette date le secrétaire général du gouvernement qui n’a pas voulu ouvrir le dossier des associations « lugubres ».
A titre d’exemple, elle a cité « Marhama » pour les projets de bienfaisance dissoute en 2017, mais à cause des tergiversations elle a pu gagner le procès en cassation.
« Les responsables de cette association sont reçus par les gouverneurs, les délégués et tout récemment on lui accordé un plateau à Radio IFM », ajoute Abir Moussi avant de donner des chiffres effrayants. Qu’on en juge : « Marhama » a construit 16 dispensaires, 10 écoles, Logement sociaux, équipé le siège de l’Union des non voyants et offert des subventions mensuelles pour les personnes nécessiteuses
Et cerise sur le gâteau, le président de cette association n’était autre que Mohsen Jendoubi, un des barons d’Ennahdha qui, après avoir été dénoncé, a été remplacé par une femme qui sert, juste, de vitrine, selon les propres dire de la présidente du Parti qui évoque le cas d’un autre association similaire, celle « Al Qatariya al-khayriya »
Abir Moussi, indique, selon des données officielles puisées auprès du directeur général du département des associations, cette association gère un budget colossal et impressionnant dans le sens où elle a offert des repas d’Iftar pour 350 mille dinars, des masques pour 200 mille dinars et acheté pour 300 mille dinars des équipements médicaux, fourni des bons d’achats d’une valeur de 150 mille dinars et distribué 600 mille dinars aux familles nécessiteuses.
Elle a construit, par ailleurs, 48 logements sociaux à Sidi Bouzid et d’autres à Gabès et à Tataouine tout en lançant un projet d’un coût 4 millions de dinars à Kebili. Et pour couronner le tout, elle paie des subventions, à titre de salaires mensuels, à 5000 orphelins.
Comme on le constate, cette « ceinture » d’association sert de « coussin » au x formations islamistes politiques pour lui apporter le coup de main nécessaire lors des rendez-vous électoraux, comme l’affirme la présidente du PDL dans son intervention à l’ARP.
A noter que toutes ces actions au nom de la bienfaisance se déroulent sans tapage et à l’insu de l’opinion publique, ce qui lui confère la nature d’un travail souterrain, ce qui est le propre des stratégies de ces groupes intégristes habituées aux activités clandestines et parallèles.
Et dans le cas d’espèce et au vu de l’ampleur des dépenses à coups de milliards, on est en droit de croire qu’il s’agit, en quelque sorte, d’un Etat parallèle qui tend à supplanter celui officiel en achetant la conscience des catégories sociales fragiles et précaires.
Noureddine HLAOUI