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Une journée de grève pourrait coûter au secteur bancaire l’équivalent d’une augmentation salariale de trois ans
La Fédération générale des banques et des établissements financiers relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décrété une grève générale de deux jours dans les banques, les institutions financières et les assurances, et ce, les 5 et 6 juillet 2021.
Contacté par Univers.news, le banquier et l’expert en économie et en finance, Maher Belhadj, a affirmé que cette grève de deux jours vise à revendiquer les augmentations salariales au titre des années 2020 et 2021.
« Nous dénonçons la volonté de l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) de mettre fin aux négociations sociales. Sachant qu’un accord a été signé entre l’Association et la Fédération depuis le 30 avril 2021, stipulant le démarrage des négociations sociales dans le but de réviser la convention collective des banques. Des négociations qui devraient être finalisées avant le 31 décembre 2021 », a-t-il précisé.
Et d’ajouter : « L’APTBEF est responsable de la détérioration du climat social au sein du secteur bancaire et financier. Nous sommes attachés à ces négociations sociales pour augmenter les salaires des employés du secteur».
Maher Belhadj a tenu à rappeler : « Aujourd’hui certains nous diabolisent à cause de la décision de grève, mais ils doivent savoir que pendant ces dix dernières années, le secteur bancaire n’a jamais observé une grève et n’a pas arrêté de travailler, même pendant les émeutes de 2011 et en pleine crise sanitaire de la Covid-19. D ailleurs, le secteur bancaire est le seul secteur qui dégage des bénéfices colossales et une croissance à deux chiffres, et ce, grâce à ses employés ».
Au final, le banquier a indiqué : « malheureusement, une seule journée de grève pourrait coûter au secteur bancaire l’équivalent d’une augmentation salariale de trois ans. Alors pourquoi ne pas accélérer l’achèvement des négociations aux niveaux procédural et financier et résoudre ces problématiques qui persistent depuis l’année 2020 ? ».
M.N.