Kenneth Branagh marche sur les pas de John Guillermin qui avait, comme lui, adapté coup sur coup Le Crime de l’Orient-Express et Mort sur le Nil dans les années 70. Dans sa nouvelle version en salles mercredi 9 février, il interprète pour la seconde fois le roi des détectives privés, embarqué en 1937 dans une croisière égyptienne filmée somptueusement.
Vétéran belge de la Première Guerre mondiale immigré à Londres, Hercule Poirot est connu comme le plus fin limier des détectives. Passager d’une luxueuse croisière sur le Nil, il assiste à la lune de miel d’un riche couple glamour qui se conclut par l’assassinat de la jeune mariée. Poirot doit mener l’enquête, au cœur d’une histoire d’amour obsessionnelle.
S’ensuivent une série de rebondissements et de retournements de situation qui, sur fond de paysages grandioses, vont peu à peu déstabiliser les certitudes de chacun jusqu’à l’incroyable dénouement !
Kenneth Branagh, acteur et réalisateur aux dix-huit longs métrages, s’est essayé à tous les genres, de la tragédie shakespearienne aux super héros, en passant par le mélodrame et le thriller. Son approche classique des genres est bousculée par une forte personnalité qui s’exprime dans des mises en scène sophistiquées, où il tient souvent le rôle principal comme dans Mort sur le Nil en Hercule Poirot un peu cabotin.
La surenchère dans l’image s’exacerbe une fois l’intrigue arrivée en Egypte. Les travellings aériens au drone le disputent à des plongées et contre plongées qui magnifient la monumentalité égyptienne, la splendeur du fleuve, le luxe du navire, où le recours aux images de synthèse domine. Une fois les interrogatoires de Poirot lancées, les champs-contrechamps, plus convenus, s’imposent. Trop occupé à en mettre plein la vue, Kenneth Branagh en perd l’émotion.
Retiré des salles
Après le Koweït et le Liban, la Tunisie interdit la projection de « Mort sur le Nil » dans ses cinémas. Le ministère de la Culture tunisien a déprogrammé le long-métrage des cinéma en raison des origines israéliennes de l’actrice principale, Gal Gadot. Retiré des salles.
La raison de cette déprogrammation est liée aux origines de l’une des actrices principales du film, Gal Gadot, connue notamment pour avoir incarné Wonder Woman sur grand écran. Après des protestations de militants pro-Palestiniens, le Koweït et le Liban avaient déjà décidé début février de ne pas diffuser l’enquête de Hercule Poirot dans leurs salles de cinéma.
Les opposants à Gal Gadot lui reprochent notamment un message posté sur sa page Facebook durant l’été 2014. Dans celui-ci, elle évoquait une offensive menée par Israël dans la bande de Gaza, qui avait entraîné la mort d’au moins 2.251 Palestiniens et de 74 Israéliens. « Je veux envoyer mon amour et mes prières aux citoyens israéliens. Spécialement aux garçons et aux filles qui risquent leur vie pour protéger mon pays contre les actes horribles conduits par le Hamas, qui se cache comme des lâches derrière des femmes et des enfants », avait-elle écrit.
Ce n’est pas la première fois que la Tunisie décide d’interdire la diffusion d’un film avec Gal Gadot. En 2017, le premier volet de « Wonder Woman », dans lequel la comédienne incarne la super-héroïne, avait été proscrit avant sa date de sortie.