TUNIS – UNIVERSNEWS Un personnage vraiment énigmatique… Slim Riahi a été parachuté en Tunisie, on ne sait d’où pour semer la zizanie et la discorde. Il est venu en se prévalant d’une grande fortune, des soutiens et, surtout, une aura qui lui avait permis de créer un parti politique et de recueillir, lors des élections législatives de 2014 tant de voix que cela lui donne l’envie de se présenter à l’élection présidentielle.
Revenu en Tunisie après la révolution de 2011, il fonde un parti politique, l’UPL, qui présente un programme économiquement libéral, se positionnant au centre du spectre politique. Le parti fait toutefois l’objet de controverses pour son mélange des intérêts politiques et économiques, sa coûteuse campagne et ses ressources financières d’origine trouble. En août 2011, Riahi annonce son intention de se lancer dans le secteur des médias.
Dans la courte carrière, en Tunisie, il a de nombreux points qui nécessitent d’être éclaircis, à commencer par le fait qu’il est, déjà, rodé à la politique à son arrivée, qu’il ait choisi des secteurs-clés pour s’imposer et sa manière de gérer son appartenance politique. Mais, le plus suspect est qu’il ait été, toujours, « blanchi » par la justice des autres pays, alors que l’une des accusations contre lui est des plus graves, à savoir le blanchiment d’argent.
Candidature suspecte à la présidentielle
Il présente sa candidature à l’élection présidentielle de 2014 en tant que candidat de l’UPL. À l’issue du premier tour, il termine cinquième avec 5,55 % des voix.
Slim Riahi dépose par ailleurs sa candidature à la présidence du Club africain le 9 juin 2012, présentant par la même occasion les grandes lignes de son programme aux médias et annonçant définitivement sa liste pour les élections du comité directeur. Seul à avoir présenté sa candidature, il est élu le 16 juin. Le 1er novembre 2017, il annonce sa démission de la présidence du club en raison de sa situation judiciaire et laisse le club dans une situation tellement catastrophique qu’il en subit, jusqu’à maintenant les conséquences.
Le 28 juin 2017, un juge d’instruction au sein du pôle judiciaire, économique et financier décide le gel de ses avoirs, une décision basée sur des soupçons de corruption et de blanchiment d’argent. Riahi indique pour sa part être victime d’un chantage et estime que la campagne anticorruption du gouvernement est « une opération sélective ».
Des condamnations en cascades
Le 9 octobre, il est condamné à cinq ans de prison par le tribunal de première instance de Tunis, dans le cadre du non-paiement des intérêts et d’une amende dans le cadre d’une affaire de chèques sans provision au cours de laquelle il avait écopé de 25 ans de prison dans un premier temps, peine réduite par la suite. Après s’être présenté au tribunal de première instance de Tunis avec des preuves du remboursement des dettes et des sommes qu’il doit, le tribunal annule toutes les poursuites engagées contre lui le 17 octobre.
Le 6 février 2019, le tribunal de première instance de Tunis le condamne à cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 180 000 dinars pour chèque sans provision, encore une fois. Le 17 avril, la cour d’appel de Tunis émet un mandat de dépôt à son encontre pour des soupçons de blanchiment d’argent ; la chambre criminelle du pôle judiciaire et financier le condamne le 12 décembre à onze ans de prison par contumace alors que Riahi se trouve en Europe.
Accusations contre Youssef Chahed
En novembre 2018, Slim Riahi accuse le chef du gouvernement Youssef Chahed et le directeur général de la garde présidentielle de « complot contre la sécurité intérieure de l’État » et porte plainte auprès du tribunal militaire permanent de première instance de Tunis. En décembre de la même année, cette plainte est classée sans suite par le procureur général de la direction de la justice militaire faute de preuve.
En février 2019, Slim Riahi annonce qu’il démissionne de son poste de secrétaire général de Nidaa Tounès. Le 13 septembre de la même année, candidat à l’élection présidentielle, il se retire au profit d’Abdelkrim Zbidi.
En fuite à l’étranger, il a bénéficié de soutiens occultes, pour se déplacer à sa guise, entre la Grèce, les Emirats arabes unis, et d’autres pays, alors qu’il faisait l’objet de mandats de recherche d’Interpol.
Aujourd’hui, il est libre comme l’air et son avocat pavoise, surtout après qu’Interpol a annulé tous ses mandats de recherche contre lui.
L’avocat pavoise…
L’avocat Taïeb Bessadok a expliqué que les procès intentés contre son client Slim Riahi sont fabriqués et qu’ils sont des règlements de comptes politiques de manière tordue, notant que l’ancien Premier ministre Youssef Chahed était derrière toutes les affaires.
Dans une déclaration à l’émission « Houna Tounès » sur Diwan FM, Bessadok a déclaré que l’Interpol avait annulé les mandats d’amener internationaux contre Riahi de son système et que la justice émiratie l’avait acquitté et ne l’avait pas remis à la Tunisie.
Il a ajouté que Slim Riahi avait été acquitté, ainsi, par la Grèce, les Émirats arabes unis et Interpol, affirmant que son « client ne s’est pas enfui et était prêt à retourner en Tunisie ».
L’avocat a indiqué que dans les prochains jours, Slim Riahi ne fera plus l’objet d’aucune action au niveau international, selon lui.
Il est certain qu’on ne connaitra, jamais, le rôle de Slim Riahi, dans ce qui a été ourdi contre la Tunisie, mais ce qui est certain c’est qu’il ne pourra jamais revenir au pays, surtout après le mal qu’il a fait à un club sportif légendaire qui se débat dans les dettes à cause de lui.
F.S.