TUNIS – UNIVERSNEWS –L’une des exigences du Fonds monétaire international (FMI) est la réduction de la masse salariale du secteur public, jugée exorbitante, proportionnellement, par rapport à celle dans d’autres pays. Toutefois, cela parait difficile pour le gouvernement tunisien qui, malgré tout, persiste et signe.
Cette mesure ne peut être possible que si –et, cela ne serait pas possible- l’Etat est capable d’épurer le secteur public de ces dizaines de milliers de fonctionnaires qui avaient bénéficié de l’amnistie constitutionnelle générale et qui ont été injectés dans l’administration, après la « révolution ». Ces derniers ont infesté la fonction publique et ils sont payés, avec tous les privilèges dus « à leur rang » pour ne rien faire, avec certains qui ont pu occuper des postes avec des diplômes falsifiés… et c’est là que réside le problème !!!
Le gouvernement envisage de réduire la masse salariale à 12,9% du PIB, à l’horizon 2025, et ce, à travers une série de mesures inscrites dans le cadre du programme de réforme négocié avec les bailleurs de fonds.
Limiter les recrutements aux secteurs prioritaires
La solution serait, entre autres, de limiter les recrutements aux seuls secteurs prioritaires ; à savoir la santé et l’éducation, selon le document du Cadre Budgétaire à Moyen Terme publié par le ministère des Finances.
Selon le même document, le gouvernement devrait également mettre fin aux contrats à long terme avec les ouvriers de chantiers aux niveaux national, régional, local ou dans les entreprises publiques.
Les prévisions du ministère des Finances tablent sur une masse salariale de 15,1%, au cours de l’exercice 2022, contre 15,5%, en 2021, a-t-on rappelé.
Le gouvernement s’est engagé, dans sa vision réformatrice, à adopter une nouvelle loi pour la fonction publique, qui comporte les réformes décidées dans ce secteur et qui occupe la tête de liste des recommandations des bailleurs de fonds internationaux, rappelle le même document.
Augmentations salariales « maintenues »
Les prévisions du gouvernement concernant les dépenses salariales à moyen terme se sont basées sur des hypothèses qui comprennent l’approbation d’une augmentation générale des salaires dans la fonction publique, au cours de la période 2022-2025 et l’élaboration d’un nouveau calendrier pour concrétiser l’accord du 6 février 2021 sans effet rétroactif.
L’accord prévoit une augmentation de 50% de la troisième tranche, en mai 2024 et de la deuxième tranche de 25 %, en mai 2023, sans appliquer les conditions de la loi n° 38 de 2020, relative aux dispositions exceptionnelles de recrutement dans le secteur public.
La première tranche (25%) a été décaissée, en mai 2022, a rappelé le ministère.
Pour ce qui est du développement de la gestion des ressources humaines et du système de recrutement dans la fonction publique, le gouvernement œuvre à mettre en place une série de réformes à moyen terme afin d’améliorer la qualité des services au profit des citoyens et favoriser la transparence.
Autres mesures
Ces réformes portes sur la prolongation de la durée du congé pour la création d’une entreprise adoptée par la loi de finances de 2022, l’introduction de la possibilité du travail à distance dans la fonction publique et l’appui du programme de mobilité professionnelle au sein du secteur public.
Le gouvernement œuvre à élaborer une feuille de route et un calendrier complet du programme de réformes au premier semestre 2023, visant notamment à renforcer la gestion des ressources humaines et à améliorer la gouvernance salariale, a-t-on relevé.
Cette feuille permettra également d’assurer la coordination entre les différents secteurs, de fournir les moyens financiers et logistiques nécessaires pour améliorer la gouvernance salariale et développer les acquis des employés dans ce domaine, outre la facilitation du déplacement entre l’administration centrale et les régions.
Une croissance de 5,4%
Les dépenses salariales devront enregistrer une croissance de 5,4%, au cours de la période 2023-2025, contre une évolution de 8,2% en 2022, selon les prévisions.
En 2021, la masse salariale a représenté 46,5% des dépenses du budget de l’Etat et 60,2% des ressources propres du budget.
Selon le gouvernement, le renforcement de ces deux volets (dépenses et ressources propres) constitue la pierre angulaire pour garantir la réussite du programme de réforme, alors que les réformes de la masse salariale permettront d’éviter au pays plus de dégradation au niveau des finances publiques.
Il s’agit, également, de mobiliser, dans le cadre du budget de l’état, une enveloppe consacrée aux dépenses sociales et à l’investissement public.