- L’immunité de deux eurodéputés soupçonnés d’être impliqués dans le scandale de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc levée mercredi
TUNIS – UN/Agences –Le Parlement européen a levé jeudi 2 février l’immunité de deux eurodéputés visés par la justice belge dans le scandale de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc, ouvrant la voie à leur audition par les enquêteurs.
Votant à main levée, les eurodéputés réunis à Bruxelles ont donné leur feu vert à la levée d’immunité du Belge Marc Tarabella et de l’Italien Andrea Cozzolino. Les deux élus, temporairement exclus du groupe des Socialistes & démocrates (S&D), nient toute malversation. Marc Tarabella, présent dans l’hémicycle, a voté pour la levée de sa propre immunité.
Selon le rapport parlementaire sur la levée de l’immunité de Marc Tarabella, rédigé par l’eurodéputée française Manon Aubry (LFI), « il ressortirait (…) de l’enquête en cours, au cours des deux dernières années, que ce dernier est soupçonné d’avoir appuyé certaines positions au sein du Parlement européen en faveur d’un État tiers en échange de récompenses en argent liquide ».
Le rapport fait état du témoignage à son encontre de l’Italien Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d’ONG et qui fait figure de personnage central dans cette affaire, qui a affirmé en décembre avoir versé « entre 120 000 et 140 000 euros », en plusieurs fois à Marc Tarabella pour son aide dans les dossiers liés au Qatar.
Pier Antonio Panzeri, inculpé et placé en détention provisoire comme trois autres suspects, a conclu en janvier un accord avec la justice, s’engageant à livrer des informations sur le système de corruption auquel il admet avoir participé, en échange d’une peine de prison limitée à un an.
Le domicile de Marc Tarabella dans la région de Liège (est) avait été perquisitionné en décembre, mais aucun argent liquide n’avait été découvert. Et l’intéressé nie avoir reçu « argent ou cadeaux en échange de (ses) opinions politiques ».
Dans cette rocambolesque affaire, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles d’Antonio Panzeri et de l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci. Elle a par ailleurs été déchue à la mi-décembre de ses fonctions de vice-présidente du Parlement.