TUNIS – UNIVERSNEWS – Mustapha MACHAT (Traduction) – Le « Printemps arabe » a démarré en Tunisie, comme dans un laboratoire d’expérimentation, pour se propager, dans d’autres pays arabo-islamique, dans le cadre des efforts américans pour la reconfiguration du « Grand Proche Orient » où l’entité sioniste sera le fer de lance de l’hégémonie de l’Oncle Sam. Aujourd’hui, cette suprématie US est remise en cause et montre que les Etats-Unis deviennent, petit à petit, un tigre en papier, avec la montée de la Chine et la Russie, ainsi que la montée de l’Union européenne que les USA tentent de démanteler. Et, on ne sait pas de quoi sera fait demain… Mais, ce printemps arabe sera-t-il enterré dans le berceau où il est né ???
Il est certain que le hasard n’entre pas en compte, dans les politiques des pays qui se soumettent aux institutions et préservent leurs intérêts stratégiques. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une répartition des rôles pour atteindre les objectifs ce que confirme la politique de Washington dans le monde et donc en Tunisie.
Cela est confirmé par la présentation des lettres de créance du nouvel ambassadeur américain, Joey R. Hood, le jour même de la publication des résultats des élections législatives tunisiennes et juste après la nouvelle notation de Moody’s (Caa2)…!!!
Malgré les réticences officielles tunisiennes rejetant sa nomination en tant qu’ambassadeur en Tunisie, Joey R. Hood a présenté ses lettres de créance directement au président de la République -seulement 48 heures après son arrivée en Tunisie- au cours d’une cérémonie officielle qui comprenait également le nouvel ambassadeur chinois, Wan Li… alors que ce dernier assumait officiellement ses fonctions il y a plusieurs mois…!!??
Le jour de l’annonce de la nomination de Joey R. Hood, Universnews a souligné que « les USA nommé un ambassadeur de guerre… » Ce n’est un secret pour personne que Kaïs Saïed n’a pas accepté avec satisfaction la nomination de Joey R. Hood en Tunisie, mais il n’a pas l’audace de refuser la nomination, ce qui se répercutera, certainement, sur les relations entre les deux parties… !!!
Et si certains s’imaginent que la nomination est arbitraire, alors il est dans l’erreur, au moins pour au moins deux raisons.
* La première raison est que la Tunisie a toujours été présente dans les stratégies américaines depuis les années quarante du siècle dernier, et cette présence s’est accentuée, après les événements du 14 janvier 2011, ce qui n’auraient pas pu survenir sans «l’implication américaine» au plus haut niveau dans sa planification et une participation active à sa mise en œuvre.
L’ambassade des États-Unis à Tunis a «surveillé», «planifié» et soutenu les transformations et les crises les plus importantes que la Tunisie ait connues. Il suffit de rappeler ici la crise du 26 janvier 1978, et c’est ce que montrent les documents américains récemment rendus publics, ainsi que son « organisation » du « 7 novembre »…!!!
Quant au «printemps arabe», il n’y a rien de mal à cela. Les cercles américains sont fiers de publier les détails du rôle américain !!!
** La deuxième raison est que chaque ambassadeur américain a une mission spécifique qui lui est assignée. Et Joey R. Hood nous rappelle en grande partie Robert F. Godec, venu en Tunisie en 2009, et son rôle était clair et consistant à soutenir «l’opposition» dans sa tentative de renverser le régime du défunt président Zine El Abidine Ben Ali, et avant lui c’était l’ambassadeur Robert Halsey Pelletreau Jr, qui avait été nommé ambassadeur des USA en Tunisie avant le 7 novembre (précisément le 15 juin 1987)…!!!
Il existe des points de convergence entre Goodak, Pelletreau et Hood, qui appartiennent à l’État profond de Washington, ayant une vaste expérience du monde arabe, ainsi que la maîtrise de l’arabe et du français, et agissant d’une manière qui va au-delà des exigences minimales de comportement diplomatique en termes de réserves et de tact.
Cependant, la question qui se pose est que Washington est toujours le seul acteur en Tunisie ?
Objectivement et à la lumière des efforts de la Chine et de la Russie, notamment, pour jouer un rôle avancé en Afrique du Nord, ce que confirme la présence de la société Wagner, ainsi que la récente tournée du directeur de la CIA, William Burns, en Libye et Egypte. Une tournée qui s’est déroulée quelques jours seulement avant l’arrivée du nouvel ambassadeur, Joey R. Hood…!!!
Mais subjectivement, il semble que Kaïs Saïed ne veuille pas « virer » sur l’autre rive, et en même temps… il est incapable de gagner les faveurs de Washington…!!
Quant à Ennahdha -principal outil de la politique de Washington- le peuple tunisien l’a complètement expulsée, car ces dernières années, elle a ruiné le pays, appauvri les Tunisiens et semé la corruption et le terrorisme.