On se rappelle les enjeux ayant conditionné l’assainissement et l’épuration du Lac de Tunis, pour finalement aboutir à une urbanisation tous azimuts. L’écosystème s’en est ressenti. Et ce fut l’un des tout premiers maillons d’une chaine de déclassements fonciers et de changements de vocation du foncier. Tout près dans le temps, il y a quelques semaines, l’ancien ministre de l’Equipement faisait un exposé pour le moins surréaliste à l’intention d’un potentiel investisseur d’un pays du Golfe. Déjà décapante à la faveur de constructions anarchiques, Sabkhat Sejoumi, oubliée, délaissée et en pleine décrépitude est annonciatrice d’une catastrophe écologique « programmée ».
Par Radhia Louhichi (*)
A l’origine Sabkhat Sejoumi était entourée par des plaines qui ont accueilli différentes activités agricoles en 1950. Il s’agit principalement de plantations d’oliviers, de vignes et de cultures céréalière et fourragère. Ces espaces agricoles connaissent depuis plusieurs décennies la pression d’une urbanisation informelle et l’installation d’habitats anarchiques, Sebkhat Sejoumi est un lac d’eau saumâtre dite Sabkhat en arabe. Elle reçoit les eaux en surplus venant de Oued El Malah et Oued Gueriana, se trouve au nord du pays ; Gouvernorat de Tunis et Ben Arous; à cinq kilomètres au sud-ouest du centre de la capitale Tunis, couvre actuellement 2652 ha, entourée par plusieurs délégations qui totalisent au dernier recensement de 2014 un nombre de 515 242 habitants soit 48% de la population qui réside dans le gouvernorat de Tunis.