TUNIS – UNIVERSNEWS – Tout le monde a tablé sur le crédit du Fonds monétaire international (FMI), en tant que bouée de sauvetage contre la crise économique et financière de la Tunisie, mais le président de la République Kaïs Saïed est venu mettre en doute toutes les prévisions en affirmant haut et fort que « les consignes provenant de l’étranger et qui ont pour objectif d’appauvrir davantage le peuple tunisien, sont systématiquement rejetées ».
Le journal français Le Monde écrit à ce propos : « En quelques mots, le chef d’Etat tunisien sonne la fin de mois de négociations difficiles. En proie à une grave crise financière, la Tunisie tentait de négocier ce prêt depuis plus de six mois. Un accord de principe entre le pays et le Fonds monétaire international (FMI) avait été annoncé mi-octobre 2022 mais depuis, les négociations piétinaient ».
Le journal ajoute : « L’accord avec le FMI ne s’annonçait pas suffisant pour financer le déficit budgétaire tunisien mais était censé encourager d’autres bailleurs de fonds à aider le pays. C’est donc tout ce processus qui désormais semble hypothéqué. Selon l’agence de notation Moody’s, Tunis pourrait bientôt se trouver en situation de défaut de paiement ».
Les dés sont, certes, jetés et il semble que le FMI va se désintéresser des demandes de la Tunisie, alors que, pourtant, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, et le ministre de l’économie et la planification, Samir Saïed, sont partis pour participer aux Réunions du printemps de Bretton Woods 2023 de la BM et du FMI qui se déroulent à Washington.
Il y a, aussi, l’appui et la pression qui avait été mise par la France, l’Italie, l’Union européenne, en plus des Etats Unis, afin que le FMI accorde ce prêt à la Tunisie… à condition que la Tunisie remplisse les conditions exigées et qui sont très douloureuses.
Le président de la République a mis fin au suspense qui a assez duré… pour choisir une autre voie qui est celle de compter sur nos propres ressources, mais le pays a-t-il les moyens de le faire avec une économie chancelante et des hommes d’affaires sur le qui-vive, des citoyens dont le pouvoir d’achat est en pleine débandade, une législation pour l’attraction des investissements étrangers qui tarde à voir le jour et, surtout, un marché parallèle qui atteint les 50% des transactions et des liquidités dans le pays.
Et, là, on se demande si Kaïs Saïed a un autre atout dans la manche !!!
F.S.