TUNIS – UNIVERSNEWS Alors que de nombreuses voix accusent les banques de se détourner de leur mission de financement de l’économie au profit des prêts à l’État, les chiffres révèlent une réalité bien différente.
Dans un statut publié sur sa page Facebook, l’ancien directeur général de la politique monétaire au sein de la Banque centrale de Tunisie, Mohamed Souilem, a écrit : »on lit souvent, on écoute ou on voit des analystes financiers crier sur les toits que les banques ne font que prêter à l’État…insinuant par là qu’elles délaissent leur rôle dans le financement de l’économie, en particulier le financement des entreprises…et des particuliers… présenté ainsi, c’est comme si les banques étaient en train de commettre un péché originel! ».
« Or, en regardant la réalité des chiffres, on constate que l’encours des crédits bancaires avoisine les 100 milliards de dinars répartis entre un peu plus que 25 milliards de dinars sous forme de crédits aux particuliers (logement, aménagement et consommation…et autres) et le reliquat sous forme de crédits aux entreprises », a-t-il continué.
D’après lui, l’encours des émissions du Trésor sous forme de bons du Trésor à court terme(BTCT) ou de Bons du Trésor Assimilables( les fameux BTA) avoisine les 25 milliards de dinars ou près de 17-18 PCT du PIB, un niveau nettement inférieur aux niveaux prévalant dans d’autres pays développés et moins développés, qui dépassent la plupart du temps les 100pct.
Il a dans ce sens indiqué : » il ne faut pas oublier que quand les banques souscrivent aux titres de l’Etat, elles le font de par leurs qualités en tant que Spécialistes de Valeurs du Trésor (SVT), un statut qui leur impose l’obligation d’intervenir sur le marché primaire et aussi d’être actifs sur le marché secondaire…en vue de dynamiser le marché obligataire…un compartiment essentiel dans le marché financier tunisien…
Et d’ajouter : « et puis, en tant qu’agent économique, l’État est en droit d’emprunter pour financer une partie de ses dépenses d’investissement ou de consommation…le plus important c’est qu’il doit en permanence veiller à l’équilibre entre ses recettes propres et ses dépenses… ».