- Deux barrages ont cédé du côté de Derna et le bilan ne cesse d’augmenter pouvant aller jusqu’à des milliers de morts
TUNIS – UNIVERSNEWS/Agences – La catastrophe due au passage de la tempête Daniel en Libye est pire que ce qu’on avait pu imaginer, surtout dans la ville de Derna, à l’est du pays où on compte près de 10000 morts, selon certaines estimations, ainsi que plus de 5000 disparus. Deux barrages ont cédé dans cette région de l’est, faisant davantage de victimes, alors que les secours et l’aide internationale peine à se mobiliser.
La Tunisie a dépêché une équipe de la protection civile spécialisée dans la recherche et le sauvetage à bord d’un avion militaire, pour participer au soutien des efforts de recherche et de sauvetage.
L’équipe est composée d’environ 52 personnes, dont des cadres et officiers de l’unité spécialisée, 4 canidés et une équipe médicale qui comprend 03 médecins, une équipe de plongeurs et une équipe d’aspiration d’eau équipée de pompes à eau de haut niveau, des dispositifs de surveillance et un drone qui seront également utilisés pour détecter les victimes emportées par les eaux, en plus d’un hôpital de campagne de la Défense Civile pour contribuer aux opérations de secours des blessés.
Dans le nord-est de la Libye, Derna compte ses morts par milliers mercredi 13 septembre et craint un bilan très lourd après que deux barrages ont cédé sous la pression de pluies diluviennes, libérant de puissants flots qui ont tout emporté sur leur passage.
Compte-tenu de l’accès difficile à cette ville de 100 000 habitants, les incertitudes demeurent sur le nombre de victimes de la catastrophe, qui pourrait avoir fait plusieurs milliers de morts et de disparus, selon les autorités.
Des routes coupées, des éboulements de terrains et des inondations ont empêché les secours d’atteindre la population, qui a dû utiliser des moyens rudimentaires pour récupérer des corps enterrés par dizaines dans des fosses communes, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Derna et d’autres villes sont quasiment coupées du reste du monde malgré les efforts des autorités pour rétablir les réseaux de téléphonie mobile et Internet. Les autorités de l’Est ou leurs rivales de l’Ouest évoquent « des milliers » de morts.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avance pour sa part un chiffre d’au moins 30 000 déplacés.
Dimanche après-midi, la tempête Daniel a atteint la côte orientale de la Libye, touchant la métropole de Benghazi avant de se diriger vers l’est en direction des villes du Jebel Lakhdar (nord-est du pays), comme Shahat (Cyrène), Al-Marj, Al-Bayda et Soussa (Apollonia) mais surtout Derna, la ville la plus dévastée.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les deux barrages sur Wadi Derna, qui retiennent les eaux de l’oued qui traverse la ville, ont lâché.
Des témoins ont indiqué à des médias libyens avoir entendu une « énorme explosion » avant que des torrents puissants n’atteignent la ville, débordant sur les rives, emportant les ponts et des quartiers entiers avec leurs habitants vers la Méditerranée.
Des corps ont commencé dès mardi à être rejetés par la mer, qui a viré couleur de boue. Sur des images publiées mardi par des médias libyens, on peut voir un hélicoptère militaire en train de récupérer des corps sur la plage jonchée de débris et de morceaux de fer.
Des convois d’aide en provenance de la Tripolitaine, dans l’Ouest, sont en route vers Derna. Le gouvernement de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeïbeh, a annoncé l’envoi de deux avions-ambulances et d’un hélicoptère, de 87 médecins, d’une équipe de secouristes et de recherche cynophile ainsi que de techniciens de la Compagnie nationale d’électricité pour tenter de rétablir rapidement le courant qui a été coupé.