De l’art de s’adjoindre les problèmes des autres… à défaut de s’occuper des siens propres!!!

Par Tawfik BOURGOU

• En diplomatie on pèse à hauteur de sa puissance, de son économie et certains semblent l’avoir oublié
• Depuis Marzouki… on a l’impression que les responsables de ce pays confondent la diplomatie du pays et un meeting estudiantin au milieu du campus universitaire

TUNIS – UNIVERSNEWS – Depuis la fameuse vertigineuse de pacotille de 2011 la Tunisie, spécifiquement ses officiels ou bien ceux qui tiennent lieu d’officiels, se sont piqués du virus de se croire dépositaire d’un droit de redresseur des torts sur la scène internationale. La Tunisie est devenue le parrain de toutes les causes. Il suffit de sentir un «fumet» de «révolutionnarisme» de pacotille pour qu’une armée d’indignés professionnels, d’officiels, de diplomates de la contrition, de pleureuses professionnelles bondissent de la boite et se confondent en indignations aussi ridicules qu’inefficaces.

A les regarder et à les entendre on se croirait au temps du tiers-mondisme triomphant, il ne manque que les pantalons des années 1960, la coupe de cheveux à la « Jackson five » et un fond de Bob Marley. C’est un spectacle ridicule, inutile qui classe la Tunisie dans la case kadhafienne. Il suffit de lire ce que les autres diplomates, y compris ceux du monde arabe et même palestiniens écrivent sur les indignations tunisiennes !

En diplomatie on pèse à hauteur de sa puissance, de son économie. Certains semblent l’avoir oublié. La véhémence, le verbe, la vocifération, le poing fermé, la référence aux masses, la menace d’un tsunami humain sont réservés aux diplomates arabes des années soixante du XXe siècle. Depuis bientôt soixante-dix ans, les prestations des Arabes à la tribune de l’assemblée générale n’ont été qu’une longue litanie de demandes, de références éculées pour un résultat aussi nul que l’ensemble des discours.

Une véhémence pour se faire plaisir, pour abreuver les masses de discours bien loin des problèmes réels.

Depuis Marzouki et son voyage en Amérique Latine dans un pays où personne ne connait la Tunisie en passant par nos sommets organisés en Tunisie qui sont une suite de ratages aussi affligeants les uns que les autres, on a l’impression que les responsables de ce pays confondent la diplomatie du pays et un meeting estudiantin au milieu du campus universitaire. On croirait entendre des soixante-huitards en retard d’un train de l’histoire. Scotchés à l’ancien oubliant que le monde a changé d’ère et que même leur «révolution» est devenue antipathique à force de se croire dépositaire de toutes le causes sur terre.

A force de jouer à se faire plaisir par des mots on oublie l’essentiel, le vital.

T.B.

Politologue