TUNIS – UNIVERSNEWS – Les magasins spécialisés dans la vente des ingrédients de l’Assida connaissent une grande affluence ces derniers jours à l’occasion du Mouled. Certains d’entre eux sont carrément pris d’assaut par les clients, notamment les mères de famille qui prennent leurs précautions et font leurs achats bien avant la fête.
«Cher, cher, le pin d’Alep», affirme Jamila qui a décidé cette année de bouder cette denrée. Tout simplement, nous dit–elle, «le prix d’un kg oscille à l’occasion de ce cérémonial, entre 28 et 30 dinars. Ce fameux «zgougou» bien qu’il soit source de délice, constitue un fardeau économique pour le citoyen tunisien gravement affecté par la baisse de son pouvoir d’achat. «Les prix des matières premières ont augmenté depuis belle lurette et nous sommes obligés de suivre», précise Jalal. «L’affluence a baissé par rapport aux années précédentes. Les clients ont été contraints de réduire les quantités des produits qu’ils achètent», explique un commerçant. Mais de peur d’éventuelles pénuries, les ménagères ont commencé à préparer des produits spécial Mouled. Les prix n’ont pas augmenté ces jours-ci mais, avec la dégradation du pouvoir d’achat, ils restent toujours élevés.
Les prix des fruits secs ne dérogent pas à la règle et demeurent sensiblement très élevés. Le prix du pignon a dépassé les 140 dinars le kg. Et il faudra compter entre 38dt et 45dt pour les amandes, 78dt pour le kilo de noix, 75 dt pour les pistaches et 58 dt pour les noisettes. L’Assida Zgougou coûtera 190 dinars pour une famille de quatre personnes. Un grand nombre de citoyens se sont plaint des prix excessifs des graines de Pin d’Alep et des ingrédients de l’Assida, à l’instar des fruits secs et des sucreries, ce qui les prive de fêter le Mouled. D’autres, ont carrément appelé à boycotter ces produits et à renouer avec les traditions en optant pour «l’Assida blanche» (à base de farine ou de semoule). Une troisième catégorie de Tunisiens se dit obligée d’acheter les graines de pin d’Alep malgré leur prix exorbitant pour préserver leurs coutumes et traditions.
Pour les commerçants, ces ultimes journées représentent une réelle opportunité pour faire un autre profit. Durant cette période, les achats des divers ingrédients nécessaires à la confection de l’Assida s’accroissent. Les barons du commerce n’hésitent pas à jouer des prix à leur gré. Ils ne se soucient jamais du pouvoir d’achat des citoyens. Fête de gourmandises par excellence, la recette demeure salée pour une Assida sucrée.
M.S.