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Pour les années 2023 et 2024, aucune initiative n’a été lancée pour permettre aux artisans et bijoutiers de recycler l’or et l’intégrer dans le cycle économique
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L’or tunisien concurrence plusieurs pays étrangers et plusieurs Tunisiens se sont trouvé arnaqués et trompés en achetant de l’or de l’étranger
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Le secteur souffre de plusieurs problèmes dont le nombre croissant des intrus qui travaillent sans connaissance de la loi et de la réglementation en vigueur
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Appelé à amender la loi 17 de l’année 2005 qui comporte 43 articles dont une dizaine ne sont pas adaptés à la profession
TUNIS – UNIVERSNEWS – Dans une déclaration, ce jeudi 23 novembre 2023, à Universnews, Hedi Bouaziz, président de la Chambre nationale et régionale des bijoutiers artisans, a appelé à adopter l’initiative législative permettant d’inclure les quantités d’or qui ne portent pas le timbre dans le cycle économique. Et d’expliquer que depuis les années 70, l’Etat tunisien réintègre l’or sans empreinte régulièrement, mais depuis la Révolution, les choses ont changé et on ouvre le marché, dans des délais d’un ou deux ans par un décret-loi. « Auparavant, ils nous donnent un délai d’un an pour réintégrer l’or dans la cercle économique, mais aujourd’hui, nous sommes en attente depuis deux ans », a-t-il déploré.
Selon lui, pour les années 2023 et 2024, aucune initiative n’a été lancée pour ouvrir le marché et permettre aux artisans et bijoutiers d’acheter l’or auprès des citoyens afin de le recycler et l’intégrer de nouveau dans le cycle économique. « Nous avons demandé au moins un délai d’un an pour réintégrer l’or sans timbre dans le cercle économique, mais rien n’a eu lieu depuis deux ans », a-t-il dit.
Il a tenu par ailleurs à préciser que l’or qui ne porte pas l’empreinte est soit hérité, soit acheté de l’étranger : « Nous préférons toujours la chose qui vient de l’étranger, alors qu’en Tunisie, nous avons la meilleur qualité et le prix le moins cher au monde », a assuré Bouaziz, avant d’ajouter que l’or tunisien concurrence aujourd’hui plusieurs pays étrangers comme la Turquie ou encore l’Italie et plusieurs Tunisiens se sont trouvés arnaqués et trompés en achetant de l’or de l’étranger.
Bouaziz a appelé, à ce propos, à l’activation, en 2024, du décret-loi adopté après la Révolution et permettant d’intégrer l’or sans emprunte au cercle économique : « Cela permettra aux bijoutiers et aux artisans d’acheter l’or auprès des citoyens puis le recycler et lui donner l’emprunte. », a-t-il souligné, faisant remarquer que la non intégration de cet or dans le cercle économique renforcera davantage le phénomène de la contrebande qui pèse déjà très lourd sur le secteur, selon ses dires.
Outre l’augmentation des quantités d’or sans empreinte, le président de la Chambre nationale et régionale des bijoutiers artisans a déclaré que le secteur souffre de plusieurs problèmes, citant le nombre croissant des intrus qui travaillent dans le secteur sans qu’ils soient informés ou avoir connaissance de la loi et de la réglementation en vigueur. « Ce phénomène dérange beaucoup les professionnels du secteur », a-t-il soutenu.
Il a aussi appelé à changer et amender la loi 17 de l’année 2005, lequel comporte, selon lui, 43 articles dont une dizaine ne sont pas adaptés avec le métier, selon ses déclarations.
B.B.R.