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57,1 % des femmes se déclarent victimes d’au moins un acte de violence
TUNIS – UNIVERSNEWS L’Institut National de la Statistique (INS) a publié, ce vendredi 8 Mars, les résultats d’une enquête nationale réalisée en 2022, sur la violence à l’égard des femmes âgées de 15 à 74 ans, portant sur un échantillon de 11610 ménages, représentatif au niveau des grandes régions (District de Tunis, Sud Est, Sud-Ouest, Centre Ouest, Centre Est, Nord-Ouest et NordEst).
Il en ressort que la violence à l’égard des femmes reste un phénomène très présent : 84,7% des femmes interrogées déclarent avoir été victimes, depuis l’âge de 15 ans, d’au moins un acte de violence (tous types confondus) et 57,1% ont signalé avoir vécu un épisode au cours des 12 mois précédant l’enquête.
Ainsi, la violence morale avec ses deux composantes (psychologique et verbale) est le type de violence le plus fréquent (49,3% au cours des 12 mois précédant l’enquête), suivie par la violence sexuelle (15,6%), la violence économique (11,4%) et enfin la violence physique (5,3%).
Toujours selon l’enquête, 14,4% des actes de violence durant 12 mois précédant l’enquête ont été commis dans l’espace virtuel (réseaux sociaux, messageries…). De même, 42,7% des femmes mariées ou divorcées ou veuves ont subi au moins un acte de violence de la part de leur mari ou ex-mari.
Par ailleurs, durant les 12 mois précédant l’enquête, la violence aurait touché 73,7% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, 80% des étudiantes, 70% des femmes ayant un niveau d’instruction supérieur, 63,2% des femmes qui travaillent, 67,4% des femmes célibataires, 59,7% des femmes du milieu urbain (51% des femmes du milieu rural).
Près d’un tiers des femmes déclarent avoir subi au moins d’un épisode de harcèlement sexuel durant les 12 mois précédant l’enquête, notamment sur internet. Les technologies modernes ont créé de nouveaux espaces pour la violence et l’intimidation, avec des conséquences souvent dévastatrices pour les victimes, en particulier les jeunes adolescentes.
L’enquête a montré aussi que pour les adolescentes (15-17 ans), l’électronique/cybernétique constitue un risque important. En effet, ces jeunes femmes sont très actives sur les réseaux sociaux (83,4% utilisent Facebook, 65,7% Instagram, 51,4% WhatsApp, et 68,6% Tik-Tok), et près de la moitié (47,9%) se connecte avec des personnes inconnues. Il est à noter ainsi que plus d’un tiers des adolescentes (37,1%) ont subi au moins un acte de violence électronique/cybernétique durant les 12 mois précédant l’enquête.