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Anis Kharbech (Vice-Président du conseil du GIL): «L’importation… une solution face à la crise de la pomme de terre»!!!

* Il faudrait un stock régulateur de 40.000 tonnes à constituer pendant la haute saison, lorsque la récolte dépasse les 240.000 tonnes

Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – La Tunisie pourrait bientôt faire face à une pénurie de pommes de terre, avec à la clé une flambée des prix sur les étals (2,500 DT le kg). En cause : une période de transition entre les saisons de production, perturbée par des conditions climatiques défavorables et une propagation accrue du mildiou, une maladie fongique destructrice.  Pourquoi cette chute de production ?  L’importation est-elle la solution ? Les explications d’Anis Kharbech, Vice-Président du conseil du Groupement interprofessionnel des légumes (GIL)

  • UNIVERSNEWS : La Tunisie fait face à une crise imminente concernant la disponibilité et les prix des pommes de terre, un aliment de base pour de nombreuses familles. Pourquoi cette denrée n’est pas disponible sur le marché ?

Anis Kharbech : La Tunisie produit entre 340 000 et 360 000 tonnes de pommes de terre par an, avec une récolte majeure entre mai et juin, représentant environ 240 000 tonnes, soit près des deux tiers de la production annuelle.  Cependant, cette année, la transition entre les saisons de production a été perturbée par des conditions climatiques défavorables et une propagation accrue du mildiou, une maladie fongique destructrice. Le prix ne couvre pas les coûts élevés, notamment ceux des semences, en hausse de 27 %, et des pesticides, en augmentation de 40 %, ainsi qu’une baisse de productivité liée à la pénurie d’eau, aux facteurs climatiques, ce qui engendre un coût de revient particulièrement élevé cette saison. Ces défis ont réduit les rendements agricoles, mettant en péril l’approvisionnement national. La production est passée de 240 mille en 2024 à 180 mille en 2025 soit une baisse de 20 à 25%. Le GIL a voulu stocker et à préparer la logistique et le cahier de charges, mais les agriculteurs se sont désistés. Le développement d’un système national de production de semences certifiées permettrait non seulement de stabiliser les rendements, mais aussi de réduire les coûts de production pour les agriculteurs.

  • Le stockage de 12 mille tonnes vous paraît-il suffisant ?

12.000 tonnes ont été stockées par le GIL et les agriculteurs. Ce qui est insuffisant pour une grande consommation. Il faudrait un stock régulateur de 40.000 tonnes à constituer pendant la haute saison, notamment entre juin et juillet, lorsque la récolte dépasse les 240.000 tonnes –soit près des deux tiers de la production annuelle nationale, estimée entre 340.000 et 360.000 tonnes. Ce dispositif permettrait de faire face stabiliser le marché en septembre, novembre et décembre et d’éviter les envolées de prix pouvant atteindre 4 dinars le kilo en attendant la pomme de terre d’hiver

  • L’importation, est-ce la solution ?

Face à la pénurie, le ministère du commerce s’est mobilisé depuis août 2025 pour importer des pommes de terre d’Algérie et d’Egypte. Cette situation met en lumière les défis liés à la dépendance aux importations et la nécessité d’une gestion plus efficace des stocks nationaux.

  • Que pensez-vous du prix de détail de pommes de terre vendu  à  2d,500 le kg ?

Ce n’est pas cher car le coût de production est élevé (5 à 6 millions la tonne de semences) sans oublier les frais d’exploitation élevés d’un hectare estimés de 20 à 22 millions. Un kg de pomme de terre coûte pour l’agriculteur entre 1d350 et 1d400. (M.S.)

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